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Le pouvoir est-il une maladie ?

Publié le 27 mars 2012 par Lgdeluz

Petit texte de Jérôme Lurie dans la rubrique Tribune Libre..

Depuis la nuit des temps, les animaux sociaux que nous sommes sont, sauf accident, neurologiquement « programmés par la recherche de la survie et du bien-être » (A. DAMASIO neurologue et psychologue, University of Southern California). Dans cette quête sans fin, certains développent des aptitudes au pouvoir et à la domination.

Quand on détient un pouvoir, la tentation est d'en abuser et de croire qu'il autorise tout. Dés lors, on risque de ne plus accepter la contradiction, d'avoir une image idéalisée de soi totalement dissociée de la réalité et de refuser les signaux qui donneraient une image contradictoire.

Les grecs ont désigné sous le nom d'HUBRIS, tout ce qui, dans la conduite de l'homme, est considéré par les dieux comme démesure, orgueil, et devant appeler leur vengeance. Aujourd'hui, il donne son nom à un syndrome décrit par David OWEN homme politique anglais et Jonathan DAVIDSON psychiatre au Centre de médical de l'Université de Duke aux États-Unis.

Les 14 symptômes ci-dessous constitue le tableau complet et extrême de ce syndrome. Pour être considéré comme atteint, il faut présenter au minimum trois de ces symptômes :

1 - inclination narcissique à voir le monde comme une arène où exercer son pouvoir et rechercher la gloire .

2 - Prédisposition à engager des actions susceptibles de présenter l’individu sous un jour favorable, c’est-à-dire pour embellir son image.

3 - Attrait démesuré pour l’image et l’apparence.

4 - Façon messianique d’évoquer les affaires courantes et tendance à l’exaltation.

5 - Identification avec la nation ou l’organisation, au point que l’individu pense que son point de vue et ses intérêts sont identiques à ceux de la nation ou de l’organisation.

6 - Tendance à parler de soi à la troisième personne ou à utiliser le « nous » royal.

7 - Confiance excessive en son propre jugement et mépris pour les critiques et les conseils d’autrui.

8 - Impression d’omnipotence sur ce que l’individu est personnellement capable d’accomplir.

9 - Croyance qu’au lieu d’être responsable devant ses collègues ou l’opinion publique, le seul tribunal auquel il devra répondre sera celui de l’histoire.

10 - Croyance inébranlable que le jugement de ce tribunal leur sera favorable.

11 - Perte de contact avec la réalité, souvent associée à un isolement progressif.

12 - Agitation, imprudence et impulsivité.

13 - Tendance à accorder de l’importance à leur « vision », à leur choix, ce qui leur évite de prendre en considération les aspects pratiques ou d’évaluer les coûts et les conséquences.
14 - Incompétence « hubristique », lorsque les choses tournent mal parce qu’une confiance en soi excessive a conduit le leader à négliger les rouages habituels de la politique et du droit.

Dans l'histoire récente de nos « démocraties » et à ma connaissance, je pense que George W. BUSH est la personne qui a présenté le plus grand nombre de symptômes présents dans cette liste.

A vous de vous faire une idée à l'heure de l'élection qui s'annonce. Pour ma part, mon choix est fait.

J. LURIE

Argumentaire tiré de Cerveau & Psycho n° 34 juillet – août 2009


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