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Chômage ou Musulmans d'apparence ? Sarkozy choisit ses thèmes

Publié le 27 mars 2012 par Juan
Chômage ou Musulmans d'apparence ? Sarkozy choisit ses thèmes Nicolas Sarkozy a débuté la semaine sur France info, lundi matin. Il est revenu sur l'affaire Merah. Il tentait de maintenir ce drame national en tête de l'agenda électoral.
Pour mieux éviter de parler des sujets de préoccupation des Français: pouvoir d'achat, emploi, santé.
Les « Musulmans d'apparence »
Le JDD en avait fait sa couverture, un traitement qui pouvait s'expliquer pour un hebdomadaire dominical. Lundi, le Figaro avait publié des images qualifiées d'exclusives de l'assaut contre Mohamed Merah, visiblement filmées par un policier.
Lundi encore, le candidat sortant en rajouta de larges couches lors de son interview matinale. Il ré-expliqua ses inapplicables propositions, sans davantage de précisions. Pire, il dérapa en évoquant des « musulmans d'apparence », un curieux concept dans la bouche d'une président prétendument rassembleur.
« Les amalgames n'ont aucun sens, je rappelle que deux de nos soldats étaient... comment dire... musulmans, en tout cas d'apparence, puisque l'un était catholique, mais d'apparence. Comme l'on dit : la diversité visible.»
Nous étions interloqués.
Sur la station voisine France Inter, Patrick Cohen avait exhumé une archive sonore vieille de 6 ans et demi: le 26 septembre 2005, juste après les attentats de Londres, un ministre de l'intérieur dénommé Sarkozy expliquait à Elise Lucet (de France 3) qu' « il n'était pas normal qu'un individu qui habite dans nos quartiers aille passer 4 mois en Afghanistan ».
C'était il y a 6 ans et demi.
Et le chômage ?
Pourtant, il y avait d'autres sujets à traiter en ce début de seconde semaine. Par exemple, on attendait toujours le programme du candidat sortant. « Mon programme est parfaitement chiffré : moins de 3% de déficit en 2013, 0% de déficit en 2016. C’est 110 milliards d’effort, 70 par la réduction de dépenses, 40 par l’augmentation des recettes » expliqua brièvement Nicolas Sarkozy ce lundi matin.
Sur qui allait-il trouver 70 milliards d'euros d'économies ? La réduction du nombre de fonctionnaires ?
Lundi soir, le gouvernement était contraint de publier ses chiffres du chômage à fin février, les derniers avant le premier tour de l'élection présidentielle. Le matin même, Sarkozy avait eu cette formule délicieuse: « les chiffres de ce soir manifesteront une amélioration de la situation, avec une baisse tendancielle de l'augmentation du nombre de chômeurs » . Il faisait du Lagarde, du nom de son ancienne ministre de l'économie qui n'hésitait jamais à parler de « réduction de la hausse » et autres « ralentissement de la dégradation »...
Il voulait nous faire croire qu'il y avait reprise. En fait, le gouvernement avait décidé de consommer les deux tiers du nombre de contrats aidés avant le scrutin, histoire de forcer un peu les statistiques.
Le soir, donc, le chiffre tombait, et il était mauvais, une fois de plus, un record depuis octobre 1999: le nombre de demandeurs d'emploi en France métropolitaine avait progressé pour le dixième mois consécutif, avec 2,867 millions de personnes sans emploi (la catégorie A), soit 6.200 de plus en un mois (+0,2%).


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