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Et si le thème de l'insécurité était un piège pour Sarkozy ?

Publié le 27 mars 2012 par Leunamme

Les meurtres de Toulouse et Montauban, puis la fin dramatique du tueur ont remis en pleine lumière les sujets jusque là heureusement occultés de l'insécurité et de la menace terroriste. Si l'affaire n'était pas aussi triste, la droite aurait bien crié à la divine surprise tant elle est persuadée que sur ces domaines là elle est bien plus crédible que la gauche. Crédibilité qui repose essentiellement sur des légendes et qui occulte en grande partie tout ce qui s'est passé depuis 10 ans. Il n'empêche, à peine passées les séquences de dignité imposées que la droite est partie à l'attaque sabre au clair. A commencer par le président lui-même qui se veut en ardent défenseur de la police et particulièrement du RAID, fortement accusé dans l'affaire Mérah. Puis ce furent les "gâchettes" de l'UMP qui ont défouraillé, à l'instar du sieur Ciotti qui a décréter que les socialistes n'aimaient pas la police. Admirons au passage, la finesse et la profondeur d'analyse, mais bon en politique comme dans la vie, le ridicule a le grand avantage de ne pas tuer.

Il semblerait pourtant que la chose ne soit pas si simple cette fois-ci. En effet, si la thématique de l'insécurité permit un formidable hold-up en 2002 et un magnifique tour d'illusionniste en 2007, pour 2012 l'affaire est plus compliquée et l'histoire pourrait bien ne pas se répéter. Certes, en une semaine le président a bien surfé un peu sur la vague qui lui a permis d'apparaître enfin comme un président, mais cette vague ne fut qu'une vaguelette dans les sondages, insuffisante pour combler un retard qui reste colossal à moins d'un mois de l'échéance. Pour autant, il ne peut insister encore trop  longtemps sur le sujet sous peine de se voir confronter à deux écueils.

Le premier serait que Nicolas Sarkozy apparaisse aux yeux de l'opinion comme celui qui voudrait récupérer politiquement un drame qui a profondément ému, bouleversé et choqué le peuple Français. Je ne pense pas que celui-ci le comprendrait. D'ailleurs,  je gage que Mme Le Pen qui la première a cédé à la tentation en paiera le prix politique dans 1 mois, et pour l'instant, cela ne lui profite en rien.

Le second vient du fait que plus Nicolas Sarkozy parle d'insécurité, plus il lui sera difficile de faire oublier qu'il est au pouvoir depuis 10 dans ce domaine. Sur ce sujet comme sur beaucoup d'autres, l'UMP aux affaires a un bilan, et il n'est pas bon. Nul doute que tous les adversaires politiques de Mr Sarkozy sauront lui rappeler.

Ceci dit, il est une autre raison pour laquelle Nicolas Sarkozy ne devrait plus insister très longtemps  sur ce qui a fait autrefois son succès. Tout simplement, malgré Toulouse, malgré Montauban, malgré les manipulations médiatiques, les vraies préoccupations des Français sont ailleurs, et ne parler que de terrorisme, de violence, d'insécurité, serait apparaître comme déconnecté de la réalité quand les gens veulent qu'on résolve leurs inquiétudes sur le chômage, la crise, le logement, les retraites, etc.

Nicolas Sarkozy est donc piégé, soit il axe sa campagne essentiellement sur les questions d'ordre et il apparait alors comme éloigné des péoccupations du peuple. Soit il parle de la crise, et c'est alors son bilan qui revient sur le devant de lascène. Et celui-ci est indéfendable.


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