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Supérette : plus près, plus cher, plus chouette?

Publié le 29 mars 2012 par Bordeaux7


Supérette : plus près, plus cher, plus chouette?
Elles éclosent un peu partout à Bordeaux depuis quelques mois : les supérettes de quartier font le bonheur des habitants lassés des grandes surfaces excentrées et trop déshumanisées à leur goût.

«C’est assez spectaculaire», constate Jean-Charles Bron, adjoint au maire de Bordeaux en charge du commerce. «On compte désormais plus d’une centaine de supérettes en ville et de nouveaux projets continuent d’émerger.» Un bourgeonnement probablement facilité depuis 2008 par la loi de modernisation de l’économie – elle a supprimé l’obligation d’autorisation préalable pour les supermarchés de moins de 1000 mètres carrés – «mais pas seulement», d’après Jean Charles Bron, qui parle d’un «changement d’ère dans la grande distribution : le modèle de l’hypermarché gigantesque situé à la périphérie de la ville est désormais dépassé».

Une économie réalisée sur l’essence mais des produits plus chers au coin de la rue : le consommateur s’y retrouve-t-il ? «Sans aucun doute !», affirme Stéphanie qui fait ses courses un jour sur deux au Carrefour City de la rue Judaïque. «Je laisse la voiture au garage, j’évite les embouteillages et je trouve tout ce dont j’ai besoin à des prix qui restent raisonnables. En plus, le personnel est sympa.» Ce n’est pas Gérald, l’adjoint au directeur du magasin, qui dira le contraire : «Il y a toujours quelqu’un de disponible pour aider le client à trouver ce qu’il cherche, les gens nous demandent même notre avis sur les produits.» 
Les grands groupes voient plus petit
Autrefois siglé «Marché+», le magasin est passé sous l’enseigne Carrefour l’an dernier, conformément à une stratégie du groupe auquel il appartenait déjà et qui a décidé de rendre son offre plus «lisible» pour le consommateur. Efficace, apparemment : «on a gagné 400 clients par jour», se réjouit Gérald qui a vu, par contre, son amplitude horaire augmenter. Car l’un des atouts de ces supérettes, c’est d’ouvrir tard le soir et sept jours sur sept. La dernière éclose dans l’hyper-centre porte les couleurs du groupe Casino et a décidé de frapper fort, rue Nancel-Pénard, en proposant une débauche de services alléchants : livraison gratuite à domicile, wi-fi et même point-pressing, rien n’est trop beau pour attirer le consommateur.

Au milieu de cette concurrence débridée des grands groupes de distribution, il ne reste plus beaucoup de place pour les petites épiceries familiales qui, autrefois, tiraient leur épingle du jeu en ne comptant pas leurs heures. Pris en étau entre ces supérettes nouvelle génération, Djamel avoue son inquiétude sur le seuil de son magasin La Belle Époque, rue du Palais Gallien. Lui qui connaît tous ses clients par leur prénom garde toutefois une longueur d’avance avec ce petit supplément d’âme qu’il apporte à son métier, une chaleur qu’on trouvera difficilement dans les rayons réfrigérés des supermarchés. • 
Anne Chaput


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