Tour des Flandres : le choc Boonen-Cancellara

A la veille des Classiques belges, une question se pose : où en sont Hushovd et Gilbert ?

Après la mise en jambes de janvier et février, le rôdage de mars avec notamment Paris-Nice (vainqueur Wiggins), Tirreno-Adriatico (Nibali), le Critérium international (Evans) et le Tour de Catalogne (Albasini), la période des Classiques nous promet de belles émotions. On en a déjà eu un avant-goût avec le final de Milan-San Remo où l’opportuniste Simon Gerrans s’est joué de Cancellara et Nibali. Dès le Tour des Flandres, les protagonistes ne seront pas tout à fait les mêmes bien qu’il faille de nouveau placer le Suisse surpuissant parmi les grands favoris au même titre que le revenant Tom Boonen, vainqueur coup sur coup du Grand Prix E3 et de Gand-Wevelgem !
Boonen-Cancellara, un choc au sommet pour l’un des monuments du sport cycliste. Le premier, vainqueur en 2005 et 2006, le second en 2010 et que l’on retrouvera tous deux en première ligne une semaine plus tard sur les pavés de Paris-Roubaix. Ils ne sont pas les seuls, d’ailleurs, à afficher leurs prétentions pour le Ronde van Vlaanderen, dimanche 1^er avril, et le nouveau parcours (le mur de Grammont a disparu !) pourrait permettre à d’autres d’en profiter. Mais Boonen-Cancellara, c’est du lourd, du très lourd et il sera difficile de les prendre en défaut pour peu que le marquage ne les pousse pas à favoriser les desseins de l’un de leurs équipiers. Pour les Omega-Pharma-Quick Step, on pense au solide Devolder, voire à Chavanel qui vient de confirmer à La Panne son retour en grande condition, pour les  BMC à Ballan, Hincapie, Hushovd, Gilbert ou van Avermaet, excusez du   peu.
Seulement voilà, Thor Hushovd ne « marche » pas fort et Paris-Roubaix, qu’il rêve d’inscrire à son palmarès, n’est plus très loin, alors que Philippe Gilbert est actuellement aux abonnés absents ! De quoi se poser des questions sur les deux piliers de l’équipe américaine pour les Classiques. Personne n’a oublié en 2011 l’omniprésence de Hushovd sur les courses à caractère flamand ainsi que les exploits à répétition de Gilbert dans les Ardennaises. Douze mois plus tard, le Norvégien et le Wallon, qui ont tous deux changé d’équipe, ont du mal à remettre en route et le week-end qui vient ne manquera pas d’apporter des informations précieuses à leur sujet. 
Pour ce qui concerne Gilbert,  l’euphorie est retombée. Crevaisons malvenues dans les courses en Belgique, en particulier au GP Het Nieuwsblad (ex-Het Volk), chute et élimination à Milan-San Remo, petits soucis avec son nouveau matériel, sans parler d’un problème dentaire mal soigné. « Il a connu la malchance à plusieurs reprises, relève Rodrigo Beenkens, le commentateur de la télé RTBF, des problèmes de santé avec ses dents, ce qui l’a obligé à s’alimenter en liquide durant deux semaines et l’a laissé sans forces et sans jambes, des problèmes techniques. Je suis moyennement inquiet pour lui, même si l’on doit reconnaître qu’il n’est pas le même qu’en 2011 ».
En attendant son terrain favori (Amstel, Flèche wallonne, Liège-Bastogne-Liège) qu’il avait survolé au printemps dernier, Gilbert sera au départ du Tour des Flandres, Il y passera un test important, même s’il lui reste deux semaines pour retrouver son niveau de 2011. Sera-ce suffisant pour oublier ses ennuis, se refaire le moral et redevenir ce qu’il était la saison dernière. Car la saison qui s’annonce est importante pour lui et ses objectifs avoués ne manquent pas : maillot jaune du Tour de France à l’arrivée de la première étape, à Seraing,  JO de Londres et championnat du monde à Valkenburg. « Après le Tour 2011 et San Sebastien il a connu une fin de saison difficile. Il a tiré les enseignements. Peut-être son corps  n’a-t-il pas totalement récupéré ? », avance Rodrigo Beenkens. « S’il n’est pas bien au Tour des Flandres, il est possible qu’il s’en aille dès lundi se préparer au Tour du Pays basque. »

Bertrand Duboux