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Cent Papiers: fermeture, piratage ou sabotage? Le journalisme citoyen peut-il exister?

Publié le 01 avril 2012 par Raymondviger

Raymond Viger Dossiers Internet, Journalisme

Le site Internet Cent Papiers avait été cité à plusieurs reprises comme un exemple de journalisme citoyen. Ces fondateurs et artisans se sont retrouvés régulièrement à prendre la parole dans des congrès de journalistes pour présenter ce projet comme un exemple et une initiative exemplaire.

Historique de Cent Papiers

Le site de journalisme citoyen a été créé à la base par Messieurs Jean-Philippe Wauthier et Olivier Niquet. Ils avaient aussi mis en ligne le site le Sportnographe. Dans les meilleurs années de Cent Papiers, plus de 400 rédacteurs publiaient des textes. Pendant ce temps, Wauthier et Niquet faisaient le référencement des billets publiés dans Cent Papiers dans les différents digg like tel que Scoopeo ou Blogasty. Le nombre de billets présentés, les commentaires des différents auteurs et le référencement dans les digg like ont permis à Cent Papiers de prendre une position dans les moteurs de recherches enviables.

Quelques chicanes sur les orientations et les façons de faire dans Cent Papiers créent des dissensions. Des rédacteurs commencent à quitter le navire. C’est ainsi que, sous l’initiative de Pierre JC Allard, les 7 du Québec ont été créé, initialement, avec des rédacteurs de Cent Papiers qui avaient leur vision d’une nouvelle continuité.

Sportnographe et Radio-Canada

Le site Sportnographe se fait remarquer par Radio-Canada qui conclut une entente avec Wauthier et Niquet. Ce contrat avec Radio-Canada venait de diluer les énergies que Wauthier et Niquet pouvaient mettre dans Cent Papiers. Incapable de vendre Cent papiers, Olivier Niquet prend une entente avec Pierre JC Allard. Pierre JC Allard prend les rennes de Cent Papiers. Au moment d’une vente éventuelle, Olivier Niquet recevrait un pourcentage de la vente.

Les textes des 7 du Québec sont repris par Cent Papiers pour une 2e publication. Les textes des internautes doivent être modérés avant d’être publié. Le manque de temps des bénévoles de Cent Papiers fait que peu, pour ne pas dire aucun autre texte ne se retrouvent sur Cent Papiers.  Seule la republication des 7 du Québec et quelques partenaires Européens se retrouvent en ligne. Cent Papiers avait passé de 400 rédacteurs à une quinzaine, avec très peu de textes originaux.

Le soutien informatique qu’exige une plate-forme telle que Cent Papiers passe entre plusieurs mains pour aboutir en bout de course entre les mains de Philippe David. Le plus étrange c’est que Philippe David avait quitté le navire de Cent Papiers depuis août dernier pour créer sa plate-forme citoyenne, contrepoids.. Son dernier billet sur Cent Papiers étaient daté du 30 septembre. Plus étrange encore, lorsque nous faisons des recherches dans WHOIS pour connaître le propriétaire du nom de domaine de Cent Papiers, à la grande surprise de Pierre JC Allard, ce n’est pas le sien, mais de Philippe David qui apparaît, autant comme contact technique qu’administratif, avec ses coordonnés complètes!

Technical Contact:

   Centpapier inc.

   Philippe David
Administrative Contact:

   Centpapier inc.

    David
Registrant Contact:

   Centpapier inc.

   Philippe David

Le mois suivant, c’est au tour de Renart Léveillé de quitter le navire pour fonder le site Le Globe. Tout comme l’avait promis Cent Papiers à ses débuts, les nouvelles plate-formes promettent de pouvoir payer éventuellement leurs rédacteurs. Le bénévolat des rédacteurs est essentiel pour créer un achalandage et vendre éventuellement de la publicité. De là, on est encore loin de pouvoir payer des salaires. Parce qu’il ne faut pas oublier les coûts d’entretien et de développement de la plate-forme.

Le mois dernier, le site de Cent Papiers ferme. Un site Internet a besoin d’entretien régulier pour demeurer en ligne. Il s’agit qu’un des outils utilisés fasse une mise à jour avec une version plus récente pour que cette mise à jour vienne en conflit avec les autres outils présents sur la plate-forme.

La fermeture de Cent Papiers est-elle dû à un manque d’entretien, un acte de piratage ou un sabotage volontaire pour éliminer un concurrent? Difficile à dire pour l’instant puisque personne ne donne d’informations à l’intérieur de Cent Papiers et que personne ne semble se parler. François Marginean qui était l’ancien technicien de Cent Papiers nous dit que c’est Philippe David qui s’occupe du site. Sauf que Philippe David ne répond pas aux différents messages qu’on lui fait parvenir.

Pour l’instant, nous avons enterré le mois dernier Cent Papiers qui aura exister 6 ans dans la blogosphère avant de sombrer dans l’oubli et l’indifférence.

Une plate-forme, même basée sur du journalisme citoyen et des bénévoles a besoin d’une direction rédactionnelle, de modération, de correcteurs, de webmestre pour la mise en ligne, le référencement, un plan d’affaire pour sa continuité et son développement… Tout ça prend du temps et éventuellement de l’argent. Et pour faire entrer de l’argent, cela prend une équipe de vente et de marketing. Sans un bon plan d’affaire, une bonne politique éditoriale et un bon capitaine aux commandes, les plate-formes citoyennes sont appelés à disparaître assez vite ou de demeurer le jouet d’un bénévole archarné… ou entêté.

NB Plusieurs digg like, tel que Blogasty ou Scoopeo ont aussi sombré dans les abîmes.

Autres textes sur l’Internet

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