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« Les plans algues vertes n'ont pas d'objectifs contraignants »

Publié le 02 avril 2012 par Seb322 @nordbretagne
Yves-Marie Le Lay est président de l'association Sauvegarde du Trégor. © GS_BD Yves-Marie Le Lay est président de l'association Sauvegarde du Trégor. © GS_BD Président de l'association Sauvegarde du Trégor, Yves-Marie Le Lay lutte, depuis plus de dix ans, contre les algues vertes.
Début 2011, il a signé, avec André Ollivro, un ouvrage intitulé Les algues vertes tuent aussi. Ils s'apprêtent à publier un autre livre, consacré à l'affaire des sangliers morts. 


Après la mort de nombreux sangliers l'été dernier, les pouvoirs publics ont-ils pris de nouvelles dispositions ? Il n'y a rien de nouveau sur le front des algues vertes. De nouveaux plans, autres que ceux des baies de Lannion et Saint-Brieuc, ont certes été élaborés. Mais ces nouveaux dispositifs n'apportent, à mon sens, strictement rien de plus ! Il faut davantage valoriser l'eau. Pour cela, elle doit être de bonne qualité minérale. De fait, il convient de modifier les politiques et en matière d’agriculture, de favoriser le passage à un système herbager.   Que pensez-vous des plans algues vertes, contestés aussi bien par les agriculteurs conventionnels que les défenseurs de l'environnement ? Monsieur Cadec, président du schéma d'aménagement et de gestion de l'eau (SAGE) de Saint-Brieuc, a déclaré lors d'une réunion du comité local de l'eau (CLE) : « Rappelons que le pari « osé » du plan algues vertes et de la stratégie Nitrates du SAGE vise à limiter les flux d'azote, sans affaiblir la production agricole sur le bassin versant ». Tout est dit ! Les objectifs du SAGE sont d'atteindre 50 mg/L de nitrates dans l'eau dès 2015. Il s'agit donc de respecter la loi d'ici trois ans ! En outre, dans les préconisations du SAGE, on prétend même arriver à 10 mg/L de nitrates dans l'eau en 2027. Ce n'est ni sérieux ni motivant. Il est impensable d'investir 139 millions d'euros (coût des plans algues vertes, ndlr), pour obtenir un résultat si minime en 15 ans.   Le schéma d'aménagement et de gestion de l'eau (SAGE) est en cours d'élaboration sur le bassin de versant de la baie de la lieue de Grève. Peut-il changer quelque chose ? Je suis présent au SAGE, j'écoute, je regarde. Il y a de bonnes volontés de la part des techniciens et du monde agricole. Mais il n'y a pas d'accord avec des objectifs contraignants. Comme dans tous les plans algues vertes, seules des recommandations, basées sur le volontariat, sont préconisées. Des dispositifs similaires ont déjà été testés et ça ne marche pas. S'il n'y pas de contraintes, c'est pour ne pas fâcher la FNSEA et l'industrie agro-alimentaire.   Vous avez déposé en décembre une plainte contre les représentants de l'Etat. Où en est cette plainte ? Elle vise les donneurs d'ordres, c'est-à-dire les préfets, comme celui qui a géré l'affaire des sangliers. Les élus peuvent aussi être concernés. La plainte a été déposée le 7 décembre. Le procureur avait trois mois pour nommer un juge d'instruction. A notre connaissance, il ne l'a pas encore fait... Dans une autre instruction, les juges ont estimé que les représentants de l'Etat ont fait preuve de laxisme. Mais le jugement reste anonyme. C’est pourquoi nous avons souhaité aller au pénal pour les mettre face à leurs responsabilités.  
Un article réalisé par Guewen Sausseau pour notre partenaire Bretagne Durable, www.bretagne-durable.info  

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