Sur l’étoile (Le monde d’edena T1)

Venez suivre le périple d’ Atan et Stel et leurs premiers pas sur la planète “boule de billard”. Ce premier album de la série “le monde d’ Edena” est d’ une telle douceur, qui ne manquera pas de vous faire voyager dans les étoiles entre poésie et onirisme…

Edité chez Casterman,
Dessin et scénario de Moebius,
Sortie en 1983

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Public conseillé : Adulte, homme ou femme

Style : science fiction
Références : les jardins d’ Edena, la Déesse, Stel, Sra.

L’histoire

Comme vous le savez certainement, la dernière légende vivante de la bande dessinée nous a quitté récemment, la saleté de crabe l’a emporté à l’âge de 73 ans. Des hommages de toutes sortes prolifèrent à juste titre sur la toile. Je ne vais pas retracer sa carrière. Ce serait trop long, mais juste essayer de vous faire partager l’ un de mes plus gros coup de coeur à travers une modeste chronique. Après tout, le papa de Blueberry méritait bien d’avoir une chronique sur un amour de bd !!. La première histoire de quelques pages s’ intitule ” réparations”. Le maître des voies, sorte d’ entité qui parcourt à l’ infini l’immense réseau routier de Stirinx, est en panne. Seul un mécano au coeur pur peut réparer son vaisseau bio-mécanique. Quelle énigme va découvrir le réparateur à l’intérieur ?
Cette petite histoire s’apparente à une introspection de l’ auteur, ou peut être à un souvenir d’ enfance ?

Atan et Stel sont deux astronautes qui sillonnent le fin fond du grand univers à bord de l’ atoris. Sans vraiment savoir où ils vont, ils décident de se poser sur un astéroïde en orbite autour d’ une planète pour y faire le plein de carburant. L’ astéroïde parait vide, et personne ne répond à leurs appels. Ce qui inquiète les deux aventuriers. Mais quand ils se rendre compte que l’ astéroïde se rapproche dangereusement de la planète, leur inquiétude grandit. Pour limiter les dégâts Stel met à contribution ses talents de pilote pour se poser sans trop d’encombre sur cette planète géante dénuée au premier abord de toute végétation et qui parait aussi lisse qu’une boule de billard. D’ou le nom que va lui donner Atan.

Dans la nuit après plusieurs réflexions existentielles pour savoir comment ils vont se tirer de cette mauvaise passe, ils aperçoivent à l’ horizon un vif signal lumineux. Dès le lendemain, Atan et Stel décideront de s’y diriger, en sortant la fameuse traction avant de l’ astéroïde… L’ aventure commencera quand ils auront atteind la lumière.

Ce que j’en pense

“Sur l’étoile” était à l’ origine un album publicitaire qui devait promouvoir en 1983 la marque automobile Citroën. Christian Bailly directeur publicitaire de l’ époque et grand admirateur de Blueberry, s’occupait du projet. Tout naturellementn il a contacté Jean Giraud pour lui soumettre son projet que ce dernier a accepté avec jubilation car il avait le champ libre. Le but n’était pas de dessiner un véhicule récent et d’intégrer une histoire autour, non. Il fallait une symbolique forte, propre à la marque et l’introduire dans une histoire à part entière. Qui mieux que la mythique traction avant, et les chevrons de la marque pour répondre à cette tache ?

Jean Giraud alias Moebius (pour celles et ceux qui ne connaissent pas encore…) nous offre un récit d’une magnifique sérénité. J’ai découvert l’ oeuvre de Moebius grâce à cet album qui a transformé la vision que je me faisais d’ une bande dessinée à tout jamais.
Loin de résoudre une énigme, il les multiplie à loisir selon ses envies, caractéristique que l’on retrouve dans quasiment l’ensemble de son oeuvre. Les astronautes inébranlables qui paraissent asexués, sont une énigme à eux seuls. Lénifiés, ils sont coiffés d’étranges couvre-chefs, qui comme leurs vêtements peuvent changer de couleurs d’une case à l’ autre. L’ auteur semble vouloir nous prouver que tout peut basculer à chaque moment et que rien n’est vraiment établi dans cet univers qui parait si lisse et aseptisé.

Un album de SF calme, d’une grande placidité. bref de la pure poésie Moebiussienne. De 1988 en 2001, Moebius a repris ces personnages là ou ils en étaient à la fin de sur l’étoile, pour créer une série de 5 albums baptisée “le monde d’ Edena”, qui est à mon sens la série la plus fascinante et certainement sa plus personnelle qu’il ait créé.