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Menu épicé en Conseil

Publié le 03 avril 2012 par Bordeaux7
Menu épicé en ConseilDécidément les campagnes électorales, même nationales, ont toujours cette incroyable faculté à épicer les débats des instances politiques locales. Le conseil municipal de Bordeaux, dont l’ordre du jour était pourtant mince et volontairement allégé d’un certain nombre de dossiers du fait de l’absence d’Alain Juppé, n’a pas échappé aux passes d’armes gauche-droite devenues habituelles.
Le maire absent des débats
Appelé à représenter la France aux cérémonies d’intronisation du nouveau président du Sénégal, Alain Juppé a manqué hier sa première séance de conseil municipal depuis sa nomination en tant que ministre. «Le maire n’a plus la capacité d’être présent au conseil, il y a déjà eu des reports, et il est fréquemment absent à la CUB. Ce sont les affaires bordelaises qui sont devenues les affaires étrangères pour lui», a déclaré le chef de file du PS Jacques Respaud, demandant au maire de rendre son mandat municipal. Plus nuancé sur la forme, Pierre Hurmic pour les Verts a jugé normal qu’Alain Juppé privilégie ses fonctions de ministre, mais s’est dit «conforté dans l’idée qu’il y a incompatibilité entre ces fonctions et un mandat local».
Taux d'imposition stables
L'absence du maire n'a en tout cas pas empêché les élus de débattre de plusieurs dossiers. En premier lieu, les taux d'imposition pour 2012, qui demeurent identiques à 2011 (taxe d’habitation 22,98%, foncier bâti 28,10%, foncier non bâti 86,59%). «Il n’y aura pas d’augmentation supplémentaire à celle de 1,8% décidée par l’Etat», a précisé Hugues Martin qui s’est félicité de la «modération fiscale» de la ville, dont les taux n’ont pas changé depuis 2009. «Les taux ne changent pas mais l’assiette augmente, ce qui entraîne une hausse du produit généré», a souligné Jacques Respaud, qui appelle à réduire les taxes en renonçant au projet de nouveau stade. Le communiste Vincent Maurin a appelé quant à lui à «nuancer» ce «satisfecit», rappelant que «Bordeaux reste dans le peloton de tête pour la cherté des bases d’imposition». Et le socialiste Matthieu Rouveyre s’est chargé de re-situer dans le contexte national en évoquant les «32 taxes» créées par le président actuel, rebaptisé pour l’occasion «Taxator».
La cantine pour tous
Parmi les dossiers clé examinés hier, celui de l’abandon des critères pour l’inscription à la cantine va certainement changer la vie de certaines familles. Jusqu’ici, si tous les enfants qui en faisaient la demande accédaient à la cantine, certains ne pouvaient être accueillis autant de jours que souhaité faute de place (400 enfants concernés environ). C’est le statut professionnel des parents (avec ou sans emploi) qui servait de critère. Désormais, «toutes les demandes seront satisfaites», assure Hugues Martin. «Des tables ont été rajoutées, parfois un 3e service... il ne reste plus que quelques écoles où la situation est encore complexe mais nous jugerons au cas par cas ». Si elle approuve le principe de la cantine pour tous, la gauche ne s’est pas privée de s’interroger sur le calendrier de la mise en oeuvre de cette promesse faite par Alain Juppé lors de la campagne de 2008. «Je m’étonne que vous vous en rappeliez soudain» a réagit Emmanuelle Ajon (PS), saluant là une victoire du «travail de l’opposition» au terme d’un «bras de fer» mené aussi par la FCPE (qui menaçait de saisir le tribunal). L’adjointe en charge du dossier Brigitte Collet s’est insurgée : « c’est notre volonté politique qui a permis de le faire », estime-t-elle, alors qu’Hugues Martin prenait une nouvelle fois la défense de l’absent : « c’est un souhait du maire qui n’est pas dicté par des pressions mais par le coeur ».• SL

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