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Terrorisme, présomption de complicité de l’avocat et paranoïa du Pouvoir ?

Publié le 03 avril 2012 par Lalouve
Pour clore cette charmante soirée, je voudrais livrer à votre sagacité, les élucubrations de M. Jean-Luc Warsmann, député UMP de la 3ème circonscription des Ardennes cité ici par le Conseil constitutionnel dans une décision de février 2012 sur l’assistance à un avocat (issu d’une liste spéciale) en garde à vue en matière de terrorisme.
Vous pourrez constater à quel point on va loin, à l’UMP, dans l’état sécuritaire, et la paranoïa qui fait parler de "présomption de culpabilité" pour les avocats soupçonnés d'être militants (si j'ai bien suivi)! Mais si vraiment les actes de terrorisme existent de façon objective, et donc, qu'il est possible de les différencier d'autres actes militants qui ne sont pas des actes terroristes, si vraiment il est des criminels pour les pratiquer, ces actes terroristes, qu'ont tous ces députés à redouter des avocats et même des militants en général? Rien car ces terroristes sont forcément des exceptions. (Car dans ce cas, tous les militants ne peuvent pas être terroristes, n'est-ce -pas? Ou l'UMP, comme tous les autres pourront fermer boutique!)
Pourtant, ce charmant député UMP justifiait ainsi, dans son rapport, la restriction de la "liste" (liste, inspirée de la procédure espagnole, restrictive d’avocats autorisés à intervenir en garde à vue heureusement sanctionnée in extremis par les hautes autorités -pour l’instant:
"(...) dans les affaires de terrorisme, la présence de l’avocat en garde à vue, quand bien même elle serait différée en application des dispositions présentées précédemment, créera deux risques particuliers qu’il est nécessaire de prendre en compte pour maintenir un équilibre entre, d’une part, les droits de la défense, et, d’autre part, l’efficacité de l’enquête et la prévention des actes terroristes. Le premier risque résidera dans la possibilité que la personne gardée à vue soit assistée par un avocat défendant la même cause idéologique qu’elle ; le risque de fuites serait alors considérable. Le second risque sera, compte tenu de la personnalité, de la dangerosité et des moyens dont disposent certains auteurs d’actes terroristes, que des pressions soient exercées par la personne gardée à vue sur les avocats désignés pour qu’ils préviennent leurs complices ou fassent disparaître des preuves. C’est pour répondre à ce double risque que l’article adopté par la Commission crée une possibilité de restriction à la liberté pour la personne gardée à vue de choisir son avocat."
On croit cauchemarder. Manquerait plus que ça que les avocats militants ne puissent plus défendre , justement, leurs camarades !
Mais on y va, on y va.... (Et personne ne dit rien. La caravane présidentielle passe et tout le monde s’en fout.)
Source : http://www.conseil-constitutionnel....

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