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C’est la première rencontre entre syndicats, patronat, associations des consommateurs, autorités préfectorales et administratives qui s'est tenue dans le cadre de cette instance depuis les accords du 20 décembre 2011 sur les prix après la grève générale de 44 jours contre la vie chère.
Le cabinet d’expertise Syndex choisi par le syndicat CISMA-CFDT a présenté à cette occasion la première étude réalisée sur les causes de la vie chère à Mayotte. Les experts ont préféré aller au-delà de la réaffirmation du constat partagé sur l’écart de prix entre la France métropolitaine et Mayotte. Ils ont tenté de dégager des éléments sur les moyens d’identifier les vecteurs de la vie chère à Mayotte.
Ils pointent du doigt le manque de données économiques et sociales disponibles à Mayotte, alors qu'elles sont indispensables à l'exercice de toute démocratie économique. Cette opacité constitue, selon eux, un véritable frein à toute tentative destiner à lutter contre la vie chère. Syndex fait état de bon nombre d’entreprises qui ne déposent pas encore – ou avec un grand retard ou encore de manière incomplète – leurs comptes au greffe du tribunal de commerce alors que la législation les y oblige.
Syndex préconise la mise en place d’un Comité régional pour l’information économique et sociale (CRIES) pouvant permettre une articulation réfléchie dans l’exploitation des différentes sources statistiques.
Ce cabinet recommande également la mise en œuvre de certaines mesures préconisées par les États généraux de l'Outre-mer à Mayotte en août 2009 en matière de régulation des marchés. L'Autorité de la concurrence et l'Inspection générale des finances (IGF) devraient intervenir véritablement à Mayotte afin d’analyser et renforcer la connaissance de l’organisation des marchés, indique le rapport Syndex. Les auteurs du rapport estiment aussi que l’indice des prix à la consommation (IPCV) demeure un outil pertinent de suivi des prix. Ils leur paraît particulièrement opportun actuellement à Mayotte, face aux incompréhensions légitimes de la population sur la progression des prix (et en premier lieu des biens alimentaires), de renforcer la sensibilisation, la pédagogie et la transparence autour de cet indice des prix à la consommation et de l’accompagner d’autres indicateurs.
L’observatoire des marges apparaît être l’outil de régulation des prix le plus adapté. Syndex préconise son instauration à Mayotte pour les produits importés dans un premier temps et son extension aux autres produits et services dans un second temps.
Ils invitent aussi à repenser la politique de développement de Mayotte à travers l’outil fiscal et à poursuivre la politique de développement et de rattrapage du 101e département français.
Enfin, le cabinet Syndex insiste beaucoup sur le maintien des accords signés le 20 décembre 2011 sur les prix des produits sensibles. Aucun engagement n’a cependant été acté sur la prolongation des prix actuels au-delà de la date butoir du 1er avril.
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