UEFA : le paradoxe français

Alors que son dernier représentant vient d’être fraîchement éliminé, la France sort groguie à l’indice UEFA, car le 3eme du championnat devra désormais passer un tour préliminaire supplémentaire en août pour accéder à la prestigieuse Champions League à partir de 2013-14. Comment expliquer cette conséquence logique de l’indigence française sur la scène européenne ? Eléments de réponses.

L’élimination de l’OM n’est pas une surprise. Plus que les blessures et les handicaps divers, c’est le niveau des Marseillais - un ton largement en-dessous - qu’il faut pointer. Mais là encore, il faut aller plus profondément, en France même, pour comprendre qu’UN club en Quarts de Finale de C1 est un « Exploit ». La France est un pays d’exploits, celà est dans notre culture. Eliminer l’Inter Milan (au creux de la vague) en Huitièmes est un exploit, alors que Lyon est capable de se faire éliminer au même stade par un club chypriote ! Le paradoxe Français.

Tout commence dans le championnat de France. Les clubs cherchent en début de saison à se qualifier pour les Coupes Européennes chaque année. Le souci, c’est que la saison d’après, ces mêmes clubs ne jouent pas ces Coupes d’Europe, pour se concentrer sur le championnat afin de…..se qualifier en Coupe d’Europe la saison suivante. On garde en mémoire l’exemple bordelais, qui s’est « laissé » éliminer par Galatasaray en Huitièmes de Ligue Europa en 2009, pour jouer à fond le titre en France. La même année, le PSG et Marseille arrivent en Quarts mais se font sortir par deux clubs ukrainiens.

Certes, on peut ajouter la sempiternelle rengaine du manque d’investissement dans les clubs Français, qui ne permet pas l’achat de vedettes qui rehausseraient le niveau. Mais l’argument ne tient plus face aux clubs ukrainiens et chypriotes qui recrutent des joueurs brésiliens à moindre coût possédant des talents certains. N’oublions pas que Leo Messi n’a pas été recruté dans un club argentin, mais repéré et formé par Barcelone…..la formation autre faiblesse tricolore. Du moins si on sait former, on ne sait pas garder nos joueurs. Manque d’argent, mais surtout le manque d’ambition et de moyens des ambitions fait le reste. La France voit simplement dans les compétitions européennes une sorte de sésame qui fait rêver, ou pour les plus terres-à-terres et tiroir-caisses, une source de revenus supplémentaires, tout en continuant à s’apitoyer sur la faiblesse des représentants.

Enfin, soyons honnêtes. On aime voir des clubs de National et de CFA atteindre le dernier carré de la Coupe de France. Mais concrètement, cela montre le désinterêt des gros pour une coupe qualificative à l’Europe, et rend peu crédible l’indice UEFA en voyant un Gueugnon (2001) ou Guingamp (2010) en Europa League. C’est certes sympa, mais la Coupe d’Europe n’est pas là pour qu’on fasse du sentiment. Et oui, les Coupes d’Europe pompent de l’énergie, pour reprendre en gros Didier Roustan « La LDC est une s….. Elle te fait les yeux doux toute la saison pour finalement te lâcher sans pitié », mais ne pas les jouer nous est préjudiciable. Le championnat de France a une faible réputation, et nos sorties européennes ne redorent pas notre blason.

Le Football Français peut-il un jour devenir prépondérant. Certes, Rome ne s’est pas faite en un jour, et le côté financier manquant n’est pas une légende, mais une chose peu changer dès demain : Il faut jouer les compétitions, sous peine un jour de voir la troisième place qualificative pour le(s) tour(s) préliminaire(s) tout bonnement supprimée.