Mémoire sur les Lillois rédigé pour l'instruction du Duc de Bourgogne (1667)

Le génie des habitants n'est pas vif. Leur humeur est particulière et réservée. Ils ne s'appliquent pas beaucoup aux sciences, encore moins aux belles lettres.
Leur premier attachement est au commerce à quoi ils s'adonnent entièrement et réussissent fort bien. Ils agissent fidèlement dans les affaires et se défient des étrangers.
Le petit peuple y est grossier. Les uns et les autres ne veulent pas être traités durement et par la douceur, on en fait ce qu'on veut.
Enfin, ce sont de bonnes gens à qui on peut se fier. Ils sont bien heureux d'y trouver leur compte.
Les femmes y sont belles. Elles ont de l'esprit et aiment le luxe et, comme elles sont bonnes ménagères, elles s'efforcent d'épargner dans leurs maisons ce qui leur est nécessaire pour paraître avec éclat dans le public.
Signé: Denis Godefroy 1667