Un télé pétard mouillé

Le trinitrotoluène, plus connu sous le nom de TNT, est un mélange explosif très violent. Dans le domaine de la télédiffusion, la TNT, ou télévision numérique terrestre, est une technologie qui permet une meilleure qualité d’image, un coût d’exploitation de diffusion réduit et un élargissement du nombre de chaines versus la télévision analogique terrestre.

En France, la TNT a offert aux téléspectateurs plus de chaines gratuites, par conséquent plus de programmes et plus de choix. En vérité, les bonnes intentions originelles n’ont pas enrichi les programmes où se bousculent davantage de rediffusions et d’émissions bas de gamme que de créations palpitantes. La domination des grandes chaines historiques a vérolé la diversité espérée et empêché l’éclosion d’un renouvellement, d’une respiration salutaire.

Aujourd’hui, le problème de fond pour les chaines de télévision gratuites est l’argent, la manne publicitaire n’est pas extensible et plus il y a d’acteurs en lice, plus le saupoudrage s’impose de la part des régies et des annonceurs. Depuis quelques années le marché publicitaire télévisuel est chagrin et les perspectives de croissance en 2012 ne devraient pas dépasser 0,5%, selon ZenithOptimedia. Une situation qui n’empêche pas le CSA, l’autorité française en matière audiovisuelle, d’accorder 6 nouvelles fréquences sur la TNT en plus des 19 existantes. Or, il faut au bas mot et à minima 12 millions d’euros pour la diffusion et 40 millions d’euros par an pour les programmes pour lancer une nouvelle chaîne, on s’étonne alors d'une forme d’acharnement à vouloir élargir l’offre de programmes qui pourront difficilement sortir de la médiocrité ambiante.

Saluée comme une avancée, la TNT était censée faire exploser la télé avec un feu d’artifices de créations, elle n’est qu’un pétard mouillé qui n’est pas prêt de faire des éclats dans un climat économique tendu et face à une concentration d’acteurs peu enclins à relever le niveau.