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Un groupe islamiste revendique l’apprentissage de Merah

Publié le 05 avril 2012 par Journalpakistan @journalpakistan

Dans un communiqué, le Jund al Khilafah détaille le séjour du meurtrier de Toulouse et de Montauban au Pakistan.

Emmanuel Derville, à Islamabad.

« Un garçon calme, sensible, qui aimait réciter le Coran même s’il comprenait mal l’Arabe. » Voici l’étrange portrait que brosse le Jund al Khilafah (les soldats du Califat) de Mohamed Merah. Ce groupe terroriste kazakh revendique ses liens avec le Toulousain dans un texte de trois pages posté sur internet et traduit par le Site Intelligence Group et Flash Point Partners, deux organismes américains spécialisés dans la surveillance des sites djihadistes. (lire le communiqué)

L’auteur, Abu Qaqaa al-Andalusi, affirme être le mentor de Merah. Propagande oblige, il s’attache à présenter le Français sous le meilleur jour possible. Il y est décrit comme « un modèle pour tous les jeunes qui aiment Allah. » L’auteur précise qu’« il savait se servir de Linux et travaillait sur Mac. Il savait utiliser les logiciels de montage vidéo et aimait faire de la photo. Il possédait un appareil Panasonic que les Moudjahidines ont gardé avec eux. » Bizarrement, le groupe ne fournit toutefois aucune photo de Mohamed Merah pour prouver ce qu’il avance.

Le communiqué révèle aussi que Mohamed Merah aurait rencontré des Pakistanais à Islamabad. Ces contacts l’auraient mis en relation avec les talibans qui l’auraient conduit au Jund al Khilafah dans les zones tribales. Le jeune Français aurait accepté de mener une mission suicide en utilisant une ceinture d’explosif. Mais un imprévu l’aurait contraint à rentrer en France.

Mohammed Merah est arrivé au Pakistan à la mi-août 2011 où il est resté 2 mois. Selon les agences de renseignement, il a séjourné 4 à 6 semaines à Rawalpindi, Lahore et Gujrat, dans l’Est du pays. Puis, on perd sa trace pendant deux semaines. Rejoint-il alors le Jund al Khilafah ? Simbal Khan, chercheuse à l’Institute of Strategic Studies d’Islamabad est sceptique : « le mouvement n’a jamais mené d’action en Occident et ne fait parler de lui que depuis deux ans. Ensuite, les djihadistes n’ont pas l’habitude de rédiger des revendications aussi détaillées. Je pense que le Jund al Khilafah essaye de prouver ses liens avec Merah pour asseoir sa crédibilité. » Lié aux talibans pakistanais, il a commis plusieurs attentats au Kazakhstan et a revendiqué deux attaques contre des bases américaines dans la province afghane de Khost en 2011.

Le communiqué ajoute aux soupçons d’un entraînement de Mohamed Merah au Pakistan. L’hypothèse agace les services secrets locaux et la presse multiplie les articles anti-français. Vendredi, le quotidien The News citait ainsi une source officielle anonyme : « Les Occidentaux devraient essayer de comprendre pourquoi ces terroristes se radicalisent dans leur propre pays au lieu de nous faire porter le chapeau. » Dans les colonnes du Frontier Post, un militaire pakistanais va plus loin : « cette campagne vise à salir l’image du Pakistan en faisant croire que notre pays est un sanctuaire pour les combattants étrangers. »


Classé dans:Terrorisme Tagged: Jund al Khilafah, Mohamed Merah, Pakistan, soldats du Califat, zones tribales

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