Merci à Emmanuel Levy de nous livrer sur Marianne (5 avril 2012) ce pur morceau d’anthologie de bêtise crasse et de pur mensonge. Valérie Pécresse cherche à nous enfumer mais ne sait sans doute pas - l’on écrirait un livre avec ce qu’elle ignore - que ses arguments sont tellement foireux qu’il ne résistent guère longtemps à l’analyse tant pour qui connaît un tant soit peu les dispositions légales et réglementaires régissant les prestations sociales et - surtout - les organismes (non étatiques !) qui les servent aux bénéficiaires :
Caisses d’allocations familiales, Unedic (chômage), organismes de sécurité sociale lato sensu - maladie et vieillesse - relayés également par les Conseils généraux (Maisons du handicap, par exemple) voire Conseils régionaux puisque l’Etat s’est défaussé sur eux d’une grande part de ses prérogatives sans lui apporter la plupart du temps à l’euro près les compensations promises.
Dire que ce sont ces mêmes collectivités locales que Sarkozy et consorts voudraient soumettre au même funeste régime de la RGPP - notamment le non remplacement d’un fonctionnaire partant à la retraite sur deux) ! - lors même que nous savons que ce sont les derniers remparts contre l’extrême misère des plus faibles.
Si effectivement les budgets des organismes sociaux - maladie, vieillesse, famille - de même qu’à ma connaissance celui de l’Unedic, sont votés par le Parlement en même temps que la Loi de finances, l’Etat ne contribue en rien à leur financement qui est à la charge des employeurs - totalement en ce qui concerne les Allocations familiales - et des salariés (cotisations).
Pire : l’Etat qui devrait compenser le lucrum cessans (manque à gagner) des exonérations de charges sociales a été rappelé à l’ordre en 2007 par la Cour des comptes (alors présidée par Philippe Seguin). L’Etat devait alors 5 milliards d’euros à la Sécurité sociale - qu’Eric Woerth s’était engagé à rembourser avant octobre selon un article du Monde paru le 24 juillet 2007 qui n’est apparemment plus disponible mais dans je fis état La dernière maladie à la mode de l’UM/Posture : le syndrome du « plumé à sec » (3 août 2007).
En suivant le fil des autres Loi de finances des années ultérieures, y compris 2011 je n’ai nullement l’impression qu’il eût été comblé non plus que ceux des années suivantes… Alors, madame la donneuse de leçons : camembert !
L’allocation adulte handicapé (AAH) ? les caisses d’Allocations familiales… Le Fonds national invalidité ? Les caisses de régimes sociaux - sécu ou chômage - dont-ils dépendent. Plus perverse : la garantie de rémunération du travail des handicapés (GRTH) théoriquement à la charge de l’Etat : mais dont la moitié est à la charge de l’entreprise voire du CAT (travail en milieu protégé) qui les emploie et l’autre incombant le plus souvent à l’AGEPIH dont les ressources proviennent quasi uniquement de la cotisation des entreprises…
Les dépenses du Fonds de solidarité ? En baisse de 18 % ! La prime de Noêl ? Versée soit par les CAF soit par les régimes sociaux tels Pôle emploi pour les chômeurs. L’APL et autres prestations pour le logement social ? Versées par les CAF. Idem le RSA - véritable usine à gaz -qui a remplacé le RMI honni par Sarkozy et une bonne partie de la droite. De même que l’allocation petite enfance (Paje) dépendant des CAF et encore réduite par Sarkozy...
Quand l’on sait de surcroît que les bourses allouées pour l’enseignement supérieur aux étudiants invalides furent précisément réduites ou supprimées par la même Valérie Pécresse quand elle fut une calamiteuse ministre de l’Enseignement supérieur - dont le grand œuvre, à savoir la réforme de l’enseignement supérieur fut taclée précisément par la Cour des comptes - une seule réponse s’impose et tant pis pour la vulgarité qui m’est parfois reprochée : ta gueule !