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"Coalition" (Justified - 3.12)

Publié le 07 avril 2012 par Shoone

Justified: 3.12 Coalition



J'ai été bien stupide. Je croyais bêtement que Boyd, Dickie et Errol le bras droit de Limehouse allaient réellement collaborer. Sauf que l'alliance Errol/Dickie s'avère n'être qu'une ruse et l'accord avec Boyd, qu'un piège de Limehouse. Un joli coup donc qui débloque la relation avec Boyd et montre que Limehouse prend enfin les choses en main. Bon, il passe toujours l'essentiel de ses scènes dans son entrepôt à couper de la viande, mais voilà, on va dire que c'est devenu une sorte de gimmick qui fait son charme. Puis surtout je reste content de le voir enfin appliquer une vraie stratégie. Alors elle finit par échouer, Raylan puis plus tard Boyd comprenant que jamais le vieux black ne risquerait le pactole de Mags comme appât, mais il aurait été trop simple que le marshal et le gangster, pas nés de la dernière pluie, tombent dans le panneau. Le plan a aussi le mérite d'offrir la confrontation tant attendue entre Dickie et Boyd, violente comme je l'espérais, montrant comme Boyd a pu mûrir sans pour autant trop s'affaiblir. Dans le même temps, l'équipe de criminels de Boyd a aussi droit à un temps d'antenne allongé et je serais bien le dernier à m'en plaindre car je dois avouer vraiment aimer l'originalité de la bande et sa dynamique. Spécialement celle de Boyd/Ava, Goggins et Carter faisant d'excellents Bonnie & Clyde.

D'autre part, l'occasion qui s'offre à la majorité des personnages de prendre leur revanche sur Dickie et l'éclaircissement sur le fameux magot de Mags ne sont pas sans rappeler les derniers évènements de la saison 2. Ce qui n'est pas pour me déplaire, cela inscrivant bien la série dans une continuité minutieuse et créant une certaine nostalgie, merveilleusement appuyée avec le retour éclair d'Helen et Loretta. La première revient sous forme d'hallucination d'Arlo, un procédé assez bizarre chez Justified mais que je peux bien accepter pour le plaisir de retrouver l'excellente Linda Gerhinger. Il souligne bien de plus la dégradation de l'état d'Arlo et annonce le pétage de plombs avec Ava qui s'ensuit. Cela est toutefois encore plus subtilement fait lors d'un échange avec Boyd où le vieillard le confond avec son fils. Le tout impose en tout cas bien Arlo comme un élément instable intéressant pour le final, garantissant au moins quelques surprises. Loretta quant à elle refait apparition pour livrer sa résolution au mystère de l'argent perdu de Mags. Limehouse l'a ainsi protégéé et finit par passer un accord avec Raylan pour qu'elle conserve la fortune et qu'il arrête Dickie. Le twist, en plus de joliment renuancer Limehouse (malgré l'interprétation limité de l'acteur) offre alors sûrement l'une des scènes les plus tendres de la série entre Raylan et la fillette. Leur complicité avait joliment ponctué la saison 2, c'est un beau cadeau je trouve de la remettre brièvement en scène ici. On savourera sinon la déverrouilée que flanque le marshal à Dickie qui venge enfin dignement Helen et exploite parfaitement toute la coolitude de Raylan. - You're just... stupid. You're just a stupid, craven, hillbilly piece of shit. Je n'aurais pas mieux dit.

En parallèle, la poursuite de Quarles par Raylan sert de merveilleux avant-goût à leur ultime confrontation à venir - que j'espère épique. Elle fournit d'abord une bonne dose d'humour grâce aux prostituées et sbire de Boyd, chargés de retenir Quarles. Celui-ci, mais aussi Raylan ensuite, les ridiculise magistralement avec une originale méthode pour leur échapper. Dans le même temps, la déchéance du personnage est plus que jamais soulignée entre sa soumission à Limehouse, son addiction dévorante à l'oxy et Duffy qui prend le dessus. Ce dernier continue de trouver en lui le moyen idéal de considérablement gagner en envergure en le piégeant et se servant de lui pour doubler Boyd. Pour autant, Quarles s'impose comme loin d'être vaincu. Sa situation désespérée mêlée à son calme à toute épreuve, bien illustrée par son évasion puis sa confrontation avec Boyd, en font justement un être d'autant plus dangereux. Il devient clairement un personnage bigger than life que McDonough porte superbement à l'écran. La meilleure preuve qu'il n'est définitivement pas à sous-estimer survient néanmoins à la fin de l'épisode qui le voit éliminer le collègue officier de Raylan, après avoir échappé à la bombe de Duffy. Un excellent cliffhanger qui amorce habilement le dernier round avec un geste qui devrait largement renforcer la détermination de Raylan à se venger de Quarles. La dernière expression du personnage, jouée avec grande justesse par Olyphant, en dit bien long là-dessus.


En conclusion, en plus d'être un fabuleux divertissement Coalition a le mérite de parfaitement éclaircir le tableau de la fin de saison en resserrant l'attention sur les joueurs les plus importants de la partie tout en écartant avec classe ce pauvre Dickie. Les rapports entre eux se retrouvent bien établis pour le dernier acte et l'épisode fait un merveilleux teasing des affrontements finaux. Il tâche aussi de rester fidèle au passé de la série dont il règle quelques points irrésolus. Bref, présent, passé, futur, tout est maîtrisé dans Justified.


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