Après 4 heures de tortillard roulant toutes portes et fenêtres ouvertes, avec le sol en ferraille brûlant,
nous voilà maintenant dans la version païenne (païarde ? paillasse ? païaise?) (bref, de Paï) de la Giant Guesthouse de Chiang Mai. Pas aussi bien. On a plus d'espace c'est sûr, avec tous ces bungalows (rustiques) disséminés près de la rivière,

mais c'est moins coloré, moins chaleureux, et la cuisine est moins bien équipée.

Imaginez le désarroi de la Niche-moo quand elle s'est aperçu qu'il n'y avait absolument rien pour nettoyer la table dégueulasse... (elle en cauchemarde encore) Notre voisinage était du même acabit qu'à Chiang Mai (en clair, on dépareille), avec une mention spéciale pour le gentil crudivore tout maigre du bungalow de derrière qui ressemble comme 2 gouttes d'eau à Philippe Katerine et conserve du durian sur son balcon.
Sinon Paï c'est un sympathique petit village de montagne composé de 2 rues principales parallèles, 4 ou 5 perpendiculaires, et c'est tout, le tout au bord d'une rivière.

On finit par croiser toujours les mêmes gens et par les reconnaître sans les connaître (surtout quand ils sont repérables, comme le sosie du pirate des Caraïbes qui hante les rues dès le coucher du soleil) (ahh, les hommes de Paï...). C'est très touristique (une majorité de jeunes coooooool) mais ça reste agréable. En journée, pas grande animation dans les rues. Comme le résume si bien Mounich, doyenne du lieu :« ils sont comme les vampires, ils se réveillent à la tombée de la nuit ».Là par contre, c'est autre chose...Boules Quies indispensables si on veut s'endormir avant l'aube car « le jeune aime écouter la musique fort » (je cite le carnet de voyage de la Reum dont elle me laisse gracieusement m'inspirer.). Il faut dire aussi qu'on est tombées en plein « Paï country musc festival » , qui n'avait de country que le nom et l'élection de Miss Country 2012 avec son chapeau de cow boy... Dommage j'ai raté le coche (je n'ai vu l'affiche que le lendemain du grand jour)... j'avais toutes mes chances pourtant, avec mes racines de bonne Normande... Les vaches, ça me connaît.
Trêve de plaisanterie... L'intérêt de Paï, c'est aussi et surtout les alentours. Nous avons fait l'erreur de louer un vélo pour notre première journée d'exploration. Non mais franchement quelle idée, à la montagne, et avec cette température (au moins 40)... Nous ne sommes pas allées bien loin mais au moins, nous aurons fait notre sport de la quinzaine,

et vu de magnifiques paysages champêtres un peu embrumés

et puis quand on pousse son vélo, on a davantage le temps d'observer la faune et la flore qui, si on est attentif, peuvent offrir des spectacles fascinants. L'espace de 10 minutes, nous étions dans la peau de photographes animalières, mitraillant cette espèce d'iguane qui semblait poser pour nous.


Était-ce leur couleur permanente, ou était-ce des sortes de caméléons qui se seraient assortis à nos robes du jour ?

J'ignore de le savoir.
Ce que je n'ignore pas de le savoir, c'est que les routes de montagne, c'est plus facile à mobylette. Nous en avons loué 2 le lendemain. Et devinez quoi.. ce n'est pas la Minooch qui nous a fait un roulé-boulé (pour une fois) mais sa mobylette, toute seule, sans lui demander son avis. Alors que justement on n'avait pas pris l'assurance accident... Heureusement, on nous avait refilé des engins préalablement tout pourris et les loueurs n'ont pas été regardants au retour.
Nous avons vu de belles choses encore. Après la traversée d'un village chinois

au temple /château fort (2 en 1!!) tout neuf même pas fini

nous sommes arrivées à ce point de vue panoramique (surprise, payant!)


Que mes amis gastronomes ne s'impatientent pas... leur chapitre préféré arrive.... « ripaille à Paï ».
Le soir on ne risque pas de crever de faim : des vendeurs s'étalent et installent leurs étals (fatals?) tout le long de la rue principale, proposant les plats thaï habituels que je vous ai déjà présentés l'année dernière (ainsi que des hamburgers, des burritos pas dégueu et des sushis à 5 bahts la bête, autrement dit 12 centimes) et quelques autres plus originaux. L'avantage du côté touristique, c'est qu'on comprend enfin ce qu'on mange.


comme vous l'aurez probablement compris : des galettes de riz gluant noir (on en voit en train de cuire sur la grille à gauche) fourrées sésame-sucre-lait concentré sucré. La dame les roule en petits boudins et les coupe au ciseau avant de nous les servir sur une feuille de bananier. Un délice.
Je termine par mes favoris, les nems à la citrouille

à l'idée desquels je salive encore...
Bavez bien !