Dans moins de deux semaines, un événement risque de modifier nos vies. L’épreuve de la plage. Déjà qu’un corps blafard , c’est pas terrible. Si on y rajoute les abus de tartiflette, cela n’aide pas. Alors pourquoi ne pas faire de l’aquacyling ? Cette solution est décrite comme MI-RA-CU-LEU-SE par tous les magazines féminins. On pédale ?
Longtemps, les filles avec des kilos en trop ont cru avoir trouvé leur chevalier blanc. Une lueur d’espoir dans le monde des régimes stricts et hors de prix. C’était Dukan. Mais manger des protéines à gogo et se goinfrer de son d’avoine, ce n’est pas vraiment marrant. Alors pour se raffermir sans se pourrir la vie, Martine a testé le nouveau remède : l’aquabyke.
Mais le “vélo dans l’eau”, ça fait beaucoup rire. “Ca sert a quoi de pédaler dans une piscine?” Pour le savoir, j’ai cherché des séances. Au vu de son succès, les cours coutent une petite fortune (à partir de 15 euros les 45 minutes). La meilleure solution ? Les piscines publiques.
En avant les aquabykeuses !
Une musique pop & danse grésille à travers une vieille baffle. Presque si Véronique et Danida n’ont pas ressuscité leur concept dans le petit bassin. Car oui, ces cyclistes-nautiques occupent le bassin des enfants. Histoire d’avoir la tête hors de l’eau pour reprendre son souffle.
Je rencontre le professeur, qui n’est autre qu’un maître nageur. Plutôt actif, il tente de motiver ses “élèves” avec des “Allez les filles on pédale !” Et montre l’exemple sur la terre ferme. Son vélo n’a rien à voir avec le dernier B-Twin ! Ces bicyclettes aquatiques possèdent des élastiques reliées au guidon et une plate-forme pour faire du step. Oui, ça laisse rêveur… Parmi les “aquabykeuses”, des femmes de tout âge, mais pas d’homme en vue. Car ce sont toujours ELLES les avant-gardistes.
La bible le recommande
Biba, Elle, Glamour & co ont révélé les miracles prodigués par cette activité folle : développement de la résistance cardio-vasculaire, amélioration de la circulation sanguine, tonification des membres inférieurs, affinement de la silhouette et “disparition” de la cellulite. Alors quand Karl, le moniteur de piscine dit “pédalez !” on fonce. Et là, le premier constat tombe : ça fait vraiment mal aux jambes. Elles deviennent lourdes. Mais pas le temps de se plaindre ou de souffler. Au bout de 20 secondes, on part faire des ciseaux accrochés au guidon. Puis, des mouvements de step. L’aquabyke est un mélange de cyclisme, course et de fitness.
Pas de répit
Le mouvement des palmes finit de nous achever. De quoi pourrir le trait d’eye liner existant. Mais arborer une tête de panda n’est rien comparé à la position des fesses relevées. Surtout quand une brochette de nageurs lambdas observent la scène. Je ne l’aurai pas cru mais le mix bonnet de bain-vélo attire les regards narquois. Sans une once d’admiration pour notre courage !
Au début du cours, on fait la maligne, s’imaginant faire une balade en vélo dans la foret. Mais quand le maître nageur hurle successivement des ”debout” et “à toute vitesse” , on perd son flegme. Et on découvre que oui, on peut suer dans l’eau. Plus que cela, il faut surveiller que le maillot de bain ne parte pas dans un mouvement de bras. Une question d’aérodynamisme sûrement.
Au bout de 45 minutes, votre Martine ne sent plus ses jambes. Mais comme au yoga, je suis détendu. Et “c’est la paix à l’intérieur de nous”. Bref, l’aquabyke m’a tué.
Sandra Cazenave