Le registre des armes d’épaule n’a aucune utilité si ce n’est celui de créer des emplois de fonctionnaires. Après avoir gaspillé plus de deux milliards de dollars de fonds publics, il faut se rendre à l’évidence, le registre des armes d’épaule est coûteux et inutile :
- Au Canada, 98 % des armes à feu utilisées pour l’exécution d’un crime ne sont pas enregistrées.
- Au-delà de 95% des armes à feu utilisées pour commettre un crime sont des armes à autorisation restreinte (armes de poing). Alors, pourquoi maintenir un registre pour les armes d'épaule?
- Le registre des armes d’épaule est redondant. L'acquéreur doit, à l'achat, obtenir un certificat d'acquisition qui contient déjà les informations utiles aux différents corps de police.
- La création d’un registre québécois coûtera des dizaines de millions, voire des centaines, en plus de ce qu’il en coûtera pour le maintenir à jour.
Mais alors pourquoi le gouvernement du Québec tient-il mordicus à récupérer les données du registre fédéral et à créer et maintenir un registre québécois des armes d’épaule?
Simplement parce que les politiciens croient que le projet est politiquement rentable et qu’en politique le manque d’argent ne doit jamais être un obstacle à la promotion du parti.
Au Québec, il est inutile de faire appel à la raison. Que ce soit le registre des armes d’épaule ou les droits de scolarité, le problème est le même. Les réflexes émotionnels, exacerbés par la meute des biens pensants, dominent toujours le débat public. Les chiffres, les faits, les études objectives et indépendantes, c’est ennuyant, alors il est préférable de les ignorer.
Il y a plus de cent ans, Sir Wilfrid Laurier, premier ministre du Canada de 1896 à 1911, disait : Le Québec n’a pas d’opinion il n’a que des sentiments. Si j’en juge par l’hystérie des biens pensants de nos principaux médias, devant la menace de destruction du registre fédéral des armes d’épaule, j’en conclus qu’en 2012 rien n’a changé.
La pauvreté relative des Québécois est en grande partie due à une bureaucratie sclérosante aux multiples tentacules, mais on en redemande toujours plus. Encore une fois, le Québec se paie un programme, le registre des armes d’épaule, que les autres provinces ne peuvent s’offrir.
Incapable de faire des choix, le registre des armes d’épaule viendra engraisser un peu plus la bête. D’un budget à l’autre, les fonctionnaires expliqueront les ratées du programme par un manque flagrant d’argent et les groupes d’intérêt veilleront à en assurer la pérennité.
Alors que le Québec croule sous une montagne de dettes, que les systèmes d’éducation et de santé sont aux soins intensifs, on devrait se garder une petite gêne et laisser tomber ce nouveau programme qui sera certainement aussi onéreux qu’inutile.