Magazine Politique
Si j'avais quelque chose de particulier à dire sur l'action de feu Richard Descoings au sein de Science-Po, j'aurais fait un billet. Comme ce n'est pas le cas je pensais rester silencieux. Seulement voilà, son homosexualité fait problème. Car voyez-vous les homosexuels ne meurent pas comme tout le monde. On ne sait rien de la mort de Richard Descoings, mais tout le monde dira tout. Jusqu'à l'abjection des commentaires d'Alain Soral. Et puis désormais, les chambres d'hôtel new-yorkaises ne sont plus recommandées, seuls les satyres semblent y descendre. Ce qui intéresse certains médias ce n'est pas de savoir ce qu'a fait le défunt dans sa carrière, y compris pour le critiquer, non c'est de dire qu'il était homosexuel et qu'il s'était marié pour faire diversion. Rue89 parle du coming-out à deux vitesses des puissants qui protègent leur ascension sociale. La belle affaire ! Comme si le coming-out à deux vitesses n'était pas aussi répandu aux usines Renault, chez les employés modestes et tout autour de soi. Lisons à l'envers : ne pas faire son coming-out plein et entier est une usurpation ? Et dans le secret de ses amours interlopes l'usurpateur n'a eu que les mauvaises rencontres qu'il méritait ? Entre deux sondages apaisants qui mesurent une évolution des mentalités, on sent l'odeur du fumet nauséabond de l'homophobie.