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Intouchables clichés

Par Jacquesh

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Intouchables clichés

Préfereriez-vous être riche et handicapé que bien portant et noir ?

S'il y a bien une chose qui m'empêche d'aller au bout d'un film, c'est le cliché. Une affiche ou l'on voit un blanc devant, l'air intelligent un brin blasé, chemise et petit foulard, et un noir derrière souriant gentiment à pleines dents — sweet-shirt à capuche— est un cliché. Un cliché du cinéma français post colonial année 2012.

Cependant, comme chaque fois qu'on parle beaucoup d'un film, même si  la bande annonce annonce le pire, je me fais une obligation de le voir, pour comprendre les raisons de son succès, et du succès plus généralement. (J'ai été voir les Chtis, mais je n'ai toujours pas compris : peut-être que 6 millions de picards l'ont vu, et que 6 millions de français "normaux" ont  tenté de comprendre comme ils avaient pu trouver ça drôle...?)

En ce qui concerne Intouchable, j'ai renoncé plusieurs fois, après quelques minutes fastidieuses, tant les situations, les dialogues, la mise en scène, tout est artchétypique du mauvais film français qui ne devrait jamais dépasser le stade du petit écran. 

On nous sert donc avec lourdeur une enfilade de clichés racistes sous couvert de les dénoncer bien sûr, et de clichés cinématographiques tout court, culminant au début du film au moment ou l'homme blanc — handicapé et riche—, demande à l'homme  noir — mal élevé et inculte  (interprété par la mascotte de Canal +) s'il connait Chopin. Moment cinématographique douloureux aussi pathétique que mal joué qui vient cloturer un casting censé être drôle — mais qui ne l'est pas —, nous offrant l'inventaire des différentes modalités de la bêtise du français moyen en entretient d'embauche... C'est à ce moment là je crois que j'ai pris le fichier — piraté heureusement —, pour le mettre dans la poubelle en bas à droite de mon écran. 

Au delà de la bande annonce, j'avais également survollé le film et je n'étais tombé que sur des scènes surjouées si partculières au mauvais cinéma français (genre je fais semblant de piquer une crise mais ça se voit trop ), surexploitant l'idée de confronter le "gentil et joyeux noir de banlieue"  au bourgeois cultivé et malheureux, enfermé dans ses petits soucis du 7ème arrondissement et ses complexes insignifiants. (On imagine qu'une telle idée peut ratisser large, du Lequesnoy de La Pagode au Groseille de multiplex.) 

Mieux vaut-il êtres handicapé et riche que bien portant et noir ?

C'est la question que semble poser ce film en répondant finalement à chacun son malheur, but take it easy and keep going on.

J'avais en quelque sorte l'impression d'avoir vu ce film mille fois, sans jamais l'avoir vraiment vu. C'est la définition même du cliché.  Une construction censée refléter une réalité, purement intellectuelle et fausse, mais néanmoins ultra conventionnelle.

An "Intouchable cliché" as the americans would put it. 


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