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Le week-end de Pascal en quelques mots

Publié le 10 avril 2012 par Dlem

Que l'on soit de la moitié bleue ou rouge de la ville de Manchester, ces fêtes de Pâques auront eu un goût bien différent. Les cloches gâtant les enfants sages, négligeant les vilains garnements. Au sortir d'un week-end prolongé, la lune n'était pas bleue, mais d'un beau rouge vif.

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Pâques, c'est la célébration de la résurrection du Christ, la renaissance, le renouveau. Après l'hiver, la neige, la glace et la grisaille laissent la place au soleil, à la douceur et aux couleurs. Tout l'hiver, la cigale citizen a chanté, comptant jusqu'à sept points sur sa voisine la fourmi... rouge. Mais cette dernière, comme dans la fable de Lafontaine, devrait, sauf catastrophe nucléaire, avoir le fin mot de l'histoire. Vous ergotiez depuis de longs mois, petits voisins bruyants, et bien dansez maintenant !

Dansez Monsieur Mancini, vous ne devrez bientôt plus chanter en anglais. Dansez Monsieur Vieira, en voyant notre Paul Scholes, rapatrié "désespérément" pour emmener United vers un titre que vous pensiez vôtre. Dansez Monsieur Nasri, en comptant vos trophées. Dansez Monsieur Balotelli, en voyant comme vous résumez à vous seul le manque criant de classe de votre club, par rapport à celui dans l'ombre duquel vous tentez d'exister depuis si longtemps. "Why always us ?" C'est le titre de notre nouveau tube de l'été, celui du 20ème titre de notre histoire, peut-être l'un des plus beaux, le plus jouissif, tant l'opinion publique nous a à nouveau enterré trop vite, sacrant un peu tôt les cheiks en bleu. Nous vivons une saison de transition, c'est de notoriété publique, une saison pourrie par les blessures et les éliminations successives en coupes et pourtant, notre couronne de roi d'Angleterre ne quittera pas le chateau cet été. Quand il sera temps d'exprimer ma fierté de Red Devil d'être à nouveau champion malgré toutes ces embûches, les mots me manqueront...

En attendant, voici le week-end résumé en quelques mots :

Huit. Le huit avril, United a porté son avance sur city à huit points, en partie grâce au numéro huit des Gunners, buteur dans les dernières minutes à l'Emirates. En une poignée de semaines, United a remonté un retard de cinq à sept points pour distancer son ennemi juré à distance respectable, à six rencontres de la fin du championnat. Sur les douze dernières rencontres de championnat, les Red Devils ont signé onze victoires (et un nul) et restent sur cinq clean sheets consécutives. Des stats à faire pâlir le Real et le Barça qui ont coïncidé avec la chute des hommes de Mancini, trop petits pour supporter une pression qu'ils ne connaissent que trop peu, bien trop lourde pour leurs frêles épaules. Sans être irrésistibles dans le style, Sir Alex et ses soldats ont donné une leçon de réalisme, de professionnalisme, de maturité... Bref, d'anticitisme.

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QPR. En jouant avant le choc Arsenal-City, United devait empocher les trois points pour mettre (encore) plus de pression sur les citizens. Après Blackburn, c'était un autre candidat à la descente (ou au maintien, si vous préférez) qui se dressait devant nos Red Devils. Jouer deux équipes de bas de tableau paraît simple au premier abord, mais à ce moment de la saison, c'est tout sauf un cadeau. Ces équipes donnent tout pour sauver leur peau et demeurer parmi l'élite du foot anglais. Eles viennent donc au Théâtre des Rêves avec une seule idée en tête : ne pas encaisser, et voir ce qui se passe. Elles mettent donc dix joueurs derrière le ballon et percer ce rideau s'avère très compliqué... Ce sera à nouveau le cas ce mercredi, à Wigan.

Arbitrage. Face à QPR, il ne faudra attendre qu'un petit quart d'heure pour trouver la brèche. Malgré le hors-jeu flagrant de Young, malgré le plongeon évident de ce dernier, Monsieur Lee Mason a indiqué sans hésitation le point de penalty et brandi le bristol rouge pour Derry, qui n'a qu'effleuré l'international anglais, tuant tout suspense pour les 75 minutes restantes. Sans se mouiller, on peut affirmer que United n'avait pas besoin d'un tel cadeau pour venir à bout des Rangers et le plongeon de Young est indigne de notre statut. Laissons cela aux Scousers, Ashley... De quoi entretenir le caliméro style de l'ami Vieira.

Torpilles. Il n'y en aura évidemment plus que pour United, qui va confisquer le ballon (plus de 70% de possession), multiplier les passes et les occasions chaudes sans toutefois se montrer assez précis devant le but, comme sur cette occaz de Welbeck, bien lancé par une talonnade astucieuse du filou de Young. Ou sur cette passe lumineuse de Scholes, isolant parfaitement Rafael, dont le tir sera dévié sur l'équerre par le gardien. Lassé de voir ses coéquipiers gaspiller ses caviars, Scholesy décide d'obéir au public et de shooter. On a beau y être habitué, voir notre génial rouquin allumer à plus de 20 mètres, c'est toujours un bonheur. Ce but ponctue une nouvelle prestation cinq étoiles de notre ex-retraité, incontestable homme du match. "Pourquoi pas moi ?" se dira ensuite Carrick, à nouveau excellent lui aussi. Sa roquette ira s'écraser sur le cadre de Paddy Kenny... Selon nos sources, le but tremble toujours.

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Gunners. Pas rancuniers pour un sou, les Baby Gunners oublient leurs deux défaites contre nous cette saison (dont le cinglant 8-2), se concentrent sur la 3ème place et nous offrent ensuite le cadeau que l'on espérait à peine à l'entame de ce week-end. Ils ont mis le temps, touchant le poteau, manquant le but ouvert à plusieurs reprises, et subissant la folie de mario Balotelli, en mode pétage de plomb. La délivrance viendra en fin de rencontre, des pieds du bel espagnol Arteta, probablement inspiré par le résumé de Man Utd - QPR et la frappe de Scholes. Cerise sur le gateau, Balotelli obtient la rouge qu'il mérite depuis les premières minutes et un attentat sur Song non signalé par les touristes en noir. Nouvelle image de supporter citizen en larmes, nouvel orgasme, et un trophée qui nous tend de plus en plus les bras.

Focus. C'est clair : United ne peut plus laisser échapper ce titre. L'état de forme des deux équipes, diamétralement opposé, l'expérience tout aussi inégale, et cette avance confortable nous permettent d'aborder ces six derniers matches avec sérénité. Malgré tout, le football a déjà offert à maintes reprises des retournements de situation bien plus invraisemblables, et nos joueurs doivent continuer à enfiler le bleu de travail pour que le rouge soit encore la couleur de la victoire dans un mois.

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Haie d'honneur. Imaginez : A la fin de la 35ème journée, United compte au moins 10 points d'avance sur city avant de se déplacer à l'Etihad, une avance qui fait de lui son propre successeur, et qui, si la tradition est respectée, force les citizens à former une haie d'honneur pour saluer le champion. Vision de rêve, fantasme à peine imaginable... Ce scénario, qui m'aurait fait doucement sourire il y a à peine deux mois, est pourtant de plus en plus envisageable. Si c'est le cas, soyez certains que mon enregistreur sera prêt à immortaliser ce moment d'anthologie !

Mais ne nous emballons pas. Avant le derby que tout le monde annonçait décisif, le 30 avril prochain, United affrontera donc Wigan, ce mercredi, puis Aston Villa et Everton. N'enterrons pas non plus city comme ils nous ont enterré. Chaque match compte et si ce modeste voisin de Wigan bien plus commode nous réussit à tous les coups depuis sa montée en PL et est une des victimes préférées de Rooney, l'avant-dernier du classement espère bien faire plus que de la figuration et entretenir l'espoir d'un maintien encore tout à fait envisageable.


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