Les organisations syndicales de TBC, le réseau de trams et bus de la Cub géré par Kéolis, ont déposé un préavis de grève pour la journée de demain. Il sera suivi par un peu plus de la moitié des conducteurs et entraînera donc des perturbations de circulation.
Il s’agit pour les grévistes de protester contre l’organisation du service chargé de prévenir les agressions et de venir en aide aux conducteurs et usagers en cas de conflit dans les transports. Ce service «assistance-prévention» a été réorganisé en septembre, dans un sens qui ne satisfait pas les agents. «Deux unités ont été réaffectées à la lutte contre la fraude, explique Eric Hugon, délégué syndical SNTU CFDT. Celle-ci est devenue la priorité de l’entreprise, au détriment de la protection des employés et des usagers. Nous sommes d’accord sur la nécessité de lutter contre la fraude, mais pas en «dépouillant» ce service dont le rôle est essentiel.» Les syndicats s’appuient sur l’expérience de la journée noire du 21 mars, au cours de laquelle trois incidents graves ont été relevés. «Un coup de fusil en direction d’un bus à Blanquefort, un conducteur aspergé d’essence au pont de la Maye et un autre frappé alors qu’il intervenait dans une bagarre entre usagers», raconte Eric Hugon.
Préavis déposé jusqu’au 3 juillet
De son côté, la direction assure faire de la sécurité sa première priorité mais estime que l’ancienne organisation du service «assistance prévention» n’était pas adaptée au terrain. Elle cite les diverses initiatives de prévention développées par l’entreprise : avec des discothèques, des médiateurs de quartier, en proposant une extension de la vidéosurveillance. Elle s’appuie d’ailleurs sur une évolution positive des statistiques en matière de sécurité sur le réseau : 59 agressions recensées dans l’entreprise en 2011 contre 66 en 2010. Les syndicats font les comptes différemment. «Le coup de feu de Blanquefort n’est par exemple pas comptablisé car le chauffeur n’a pas été blessé, cite Eric Hugond. Or pour nous, ça n’est pas un acte anodin». Les propositions faites par la direction lors de la dernière réunion de négociations vendredi ont été jugées insiffusantes par des syndicats qui sont visiblement prêts à un conflit de longue durée : le préavis de grève a été déposé jusqu’au 3 juillet. Mais le mouvement de demain ne devrait pas durer plus d’une journée. Avant, peut-être, une nouvelle mobilisation.•