Il s’appelait Raymond Samuel. Il était né un 31 juillet. C’était en 1914, le jour de l’assassinat de Jean Jaurès, au sein d’une famille de commerçants juifs.
Raymond Aubrac est une figure de la Résistance aussi connue que l’était Jean Moulin car il était le dernier survivant des chefs de la Résistance et, avec son épouse, Lucie Aubrac, il formait un couple “héroïque” de la Résistance. Lucie est décédée en 2007 à l’âge de 92 ans. Raymond Aubrac a été l’un des témoins à charge lors des deux procès du résistant René Hardy (mort en 1987) qui fut accusé d’avoir livré Jean Moulin à la Gestapo et acquitté au bénéfice du doute.
De tous temps citoyen engagé, il livra, en 2008, un discours sur la laïcité - au cours du meeting de Bertrand Delanoë pour les municipales parisiennes - qui resta dans les mémoires. Si Raymond Aubrac n’a pas pu entrer à l’école Polytechnique où il a échoué au concours, il fut diplômé de Harvard, est devenu ingénieur des Ponts et avait tout pour mener une vie confortable avant la guerre et son cortège de lois antijuives. C’est ce qui l’a poussé à participer à la création des premiers mouvements de contestation de Vichy Libération Sud.
Il avait tenu à soutenir François Hollande, dans un choix clair et déterminé, politique et plein d’ambition pour la nation. Il avait notamment déclaré :
“Je suis persuadé que François Hollande Président de la République française rendra au pays sa confiance et qu’il aidera tous les Français à mieux se projeter dans l’avenir. Nous avons besoin de changement. J’ai lu le programme et sans vous commenter les soixante précieuses mesures, je suis convaincu qu’il faut avancer avec l’idée d’un futur positif. Sachons saisir notre chance le 22 avril 2012. Croyez-moi, il est la chance du changement. Il est notre chance. Il est la chance de l’avenir. Tout cela doit nous donner envie de nous imaginer en 2050, dans une France meilleure, sereine et engagée.”
Raymond Aubrac est mort à 97 ans à l’hôpital militaire du Val de Grâce. Une conscience nous a quittés.