...Merci à TOI qui me liras jusqu'au bout sans défaillir...
FLORE OU LA RAGE DE VAINCRE - II -
Le spectre de moi-même
Dix jours passèrent entre la vie et la mort. C’est à St Rémy les
Chevreuse que l’on m’accueilli pour un repos. C’est Ici, aussi que j’ai eu l'affreuse nouvelle de la mort de l’un de mes amis, présent à ma crémaillère, dans des circonstances plutôt
étranges. Le seul appel depuis tous ces mois de malheur fût celui de MONIA, Monia la danseuse qui sous nos rires n’avait appris à danser le Reggae. Elle aussi avait eu sa part de peine.
Dans la matinée sa voix retentit dans l’unique appareil de la maison de repos, qui se trouvait dans le couloir du rez- de- chaussé.
« Flore, comme nous étions heureuse à partager des moments ensemble, sais tu , notre ami le musicien
Didier est mort ». Je ne disais rien mon cœur a viré d’un seul coup. L’infirmière qui passait par là me demanda :
« Vous allez bien ? »,
« Oui, soyez en sur ».
Un beau mensonge, en aucun cas j’allais bien. Je croyais que le monde s’effondrait et Monia
continuait.
« Didier est mort d’un accident de voiture en allant livrer ses journaux à Amsterdam, on ne sait pas trop
comment, mais il parait que Richard le chercher la veille. On dit aussi qu’il vient souvent rôder là ou tu te trouves. Allez ? J’en ai trop dit, il me faut raccrocher ». Puis ce
fût le silence. Je chavirai encore plus, mes yeux cherchaient une ombre à droite à gauche, au loin.
« Didier, mais comment as-tu pu me laisser… Didier, mon ami c'est une erreur, non pas cela, souviens toi
lorsque nous étions partis à Amsterdam... la Ville , les musées. Souviens toi de moi! »,
Moi qui passais chez lui à l’entendre jouer. Il devait être le premier guitariste du groupe Téléphone, non ce
n’était pas possible. Lui qui avait tout le don de la musique pour réussir !
Je ne voulais plus quitter de ce combiné.
« Comment ça, il rôde… »
Alors je me suis mise à coller toutes les infirmières je ne voulais plus rester seule. Le directeur ayant été averti
de mon comportement m’invita dans son bureau. Il me mit assez à l’aise me confirma que j’avais toutes sa protection ici et que je n’avais rien à craindre. Mais il fallait que je donne le
nom de ce personnage, sinon son encadrement pour moi serait de courte durée.
Mes yeux remplient de larmes, refusent de s’ouvrir à la beauté existante de notre monde, mon corps, une loque gisait
à même le sol, recroquevillé dans un recoin sombre de la chambre que l’on m’avait donné. Ne plus penser, ne plus exister.
Les images malgré moi défilaient avec force et intensité, c’est comme si qu’elles voulaient que je me
souvienne… je revoyais le moment où les yeux bandés, mes tortionnaires, tôt le matin, me faisaient monter dans une voiture. J’avais bien du mal à me hisser sur la banquette. « Ne
t’inquiètes pas, là où l’on t’emmène l’on te surveillera de près, de très près. ». J’étais dans l’obscurité, seul le bruit du moteur se laissait deviner à mes tympans. Les sons se
taisaient, ma gorge se nouait. Que la route me semblait longue. La voiture s’arrêta. Ils me firent descendre, le bandeau toujours sur mon visage. Chacun d’entre eux me tenant par un bras,
nous montions quelques marches d’où nous pouvions entendre : « c’est elle, approche », ils me poussèrent voyant que je
résistais. « Viens petite, approche.. » une porte claqua. « Gardes-la, nous revenons. ».
Je sentais ses mains derrière ma tête, enfin me libera et j’ai pu voir l’endroit où il m’avait déposé :
une roulotte gardée par une femme mûre d’un certain poids. Elle m’obligea à m’asseoir. Je ressentis une douleur abdominale, il fallait que je sorte. Elle me suivra. Cachée derrière un
arbre, je déposais mes excréments, terrifiée, ils étaient blancs. Lorsque les hideux revinrent elle leur fit part qu’il me fallait un médecin. Pour mon retour, ils n’oublièrent pas de me
rebander les yeux. Impossible de me souvenir de la route de ses virages, impossible. Seule, j’étais seule au monde. Mais pas tout à fait car j’avais la Force de DIEU en moi.
Le verdict tomba, j’étais atteinte d’une hépatite B.
Dans cette chambre je ne me sentais plus en sécurité, les infirmières pour m’éviter de trop marcher, m’avait
positionné un fauteuil roulant face à la fenêtre.
Durant l’heure de repos, parfois je restais assise cela dépendait, mes yeux avait toujours du mal à fixer l
écriture d’un livre, alors j’allais rendre visite à mes voisines de chambrée, une dialysée je me rappelle avec qui j’avais sympathisé, un malade du foie aussi
et quelques uns d’autre avec qui je prenais le temps de réapprendre à marcher.
Plus fatiguée que d’ordinaire ce jour là je restais à fixer le parc qui nous entourait. Je n’étais pas encore sortie
et ce depuis bien des mois !
Quand soudain, il fut là devant moi, basculant mon fauteuil, à califourchon sur mes pauvres cuisses, appuyant tout
son corps sur moi. Ses yeux étaient noirs comme sa chevelure.
« T’as pas intérêt de parler ! Cette fois ci je ne te louperai. Avec mes jumelles je voies ta
chambre, je voies tout ce que tu fais ».
Il reparti comme il était venu aussi vite que le vent. Pour moi s’en était fini. Bloquée, nom cœur tenta de s’arrêter. L’heure du repas approchait, les infirmières pénétrèrent dans ma
chambre. Plus bouger, je ne voulais plus bouger d’un pouce. Alors le directeur vint me voir et me refis la même proposition.
« Écrivez son nom, si vous ne pouvez pas parler, écrivez son nom. »
J’attendis la nuit.
C’est ici, que pour la première fois, je glissais une lettre sous la porte du
bureau du directeur pour lui écrire le nom de la personne qui avait voulu attenter à ma vie."R.I.C.H.A.R.D." en leur stipulant qu’il me guettait dans le parc. Et je m’endormi ne demandant
pas mon reste au seuil de sa porte. Je craignais trop d’aller dans mon lit .Non il ne fallait pas y aller...
Le lendemain découvrant mon billet le Supérieur alerta la police. Richard fut arrêté sur le toit de la
maison.
La tension de terreur ne me quittait pas. Accompagnée, je demandai à aller chez le coiffeur. Quelle ne fut pas leur
étonnement à mon retour. Je n’étais fait couper mes longs cheveux à un centimètre de la tête et coloré en rouge vif.
Je ne pouvais pas m’accepter dans cet état total d’anéantissement, je voulais me dégouter dans le plus profond de
mes entrailles.
Seule une question dans mon cœur résonnait encore plus fort que le bruit des bombes.
« Pourquoi DIEU, n’avait –il pas voulu de moi.
Pourquoi ? Pourquoi ? »
Tous m’appelaient la « miraculée »
Pour la première fois depuis mes onze ans, je revis ma sœur ainée, son époux et de la plus jeune. Ils avaient eu
Ordre par le SRPJ de Versailles de m’emmener à Clermont Ferrand, ville de leur Habitation, étant ma famille. J’ai bien sentie que je les dérangeais dans leur vie, c’était inutile qu’ils me
le précisent sur cette autoroute au bout de laquelle une vie commençait.
Aurore-2007 (...Histoire...)
...A SUIVRE ...
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