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455] "Monsieur Histoire ... sans histoire"

Publié le 14 mars 2008 par Florine

Le Figaro : Archives du 09/03 2008 - Muriel Frat

Bern: "Fier d'être le Monsieur Histoire du service public"

Alors qu'il entre lundi au Musée Grévin, le journaliste prépare plusieurs «prime time» : un concours d'histoire fin avril et une série d'émissions sur la passion et le pouvoir, pour cet été.

LE FIGARO.   Vous possédez depuis ce matin votre statue de cire. C'est une consécration ?

Stéphane BERN. C'est la reconnaissance d'un ancrage auprès du public. Une consécration que je prends avec humour et recul. J'ai toujours adoré le Musée Grévin. Étant enfant, mon amour de l'his­toire me portait à y retrouver tous les personnages historiques. C'est très impressionnant de faire partie de cette lignée, de tenir compagnie à la reine Élisabeth… Je pense que ma statue est plus réussie que l'original. Je me suis toujours consolé en me disant que j'avais un physique très particulier, ça se vérifie.

Quels sont vos projets dans les semaines à venir ?

Je tourne cette semaine, dans le dôme des Invalides « Le Lauréat de l'histoire». Une version simplifiée du « Grand Tournoi de l'histoire». On a supprimé toutes les catégories pour garder seize candidats qui vont s'affronter sur des questions portant sur tous les thèmes évoqués aux Invalides : la guerre, de Gaulle, Louis XIV, Napoléon, etc. L'émission devrait être diffusée en prime-time fin avril sur France 3.

Et cet été ?

Comme «Secrets d'histoire» marche bien, on m'a proposé cinq numéros spéciaux sur la passion et le pouvoir. L'idée est de raconter des histoires humaines à l'intérieur du lieu où elles se sont déroulées : Versailles et les maîtresses royales, Marie-Antoinette également à Versailles, Fontainebleau et les femmes de Napoléon, le Palais de l'Élysée, les Châteaux de la Loire et les intrigues de la Renaissance. Je vais jouer à Tintin reporter en poussant les portes des hauts lieux du patrimoine. Je suis devenu le M. Histoire du service public et j'en suis fier.

L'Histoire a-t-elle toute sa place sur France Télévisions ?

Je regrette que le service public sacrifie mon émission « Secrets d'histoire» chaque fois qu'il y a du sport. Je ne dirais rien s'il y avait autant d'opéras, de ballets, d'histoire qu'il y a des matches de foot, de rugby ou de tennis. Je sens bien d'ailleurs que je vais être sacrifié sur l'autel de Roland-Garros pendant tout le printemps. Je ne vois pas pourquoi l'histoire serait toujours le parent pauvre.

Êtes-vous favorable à la fin de la publicité sur le service public ?

Je suis 100 % pour. Je ne comprends pas ces cris d'orfraies contre le chef de l'État alors que pendant des années la gauche a réclamé cette mesure. Jusqu'à présent, le service public avait le cul entre deux chaises, demain on pourra, sans publicité, offrir à un large public des programmes de qualité. Toute la question est de donner les moyens financiers à France Télévisions, en remplaçant un euro par un euro.

Que pensez-vous du débat sur l'enseignement de la Shoah ?

Je n'étais pas pour qu'un écolier porte le souvenir d'un enfant mort. J'ai tendance, en la matière, à me fier à l'avis de Simone Veil. Mais je reconnais que l'enseignement de la Shoah est devenu très difficile, voire impossible dans certains quartiers. Je crains qu'on en arrive au même point que l'Angleterre, où les profs ont renoncé à l'enseigner parce que ça froissait les susceptibilités de certains élèves. Un peuple qui ne sait pas d'où il vient ne sait pas où il va.

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