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Saupoudrage budgétaire

Publié le 11 avril 2012 par Dedu

DATAR France DémographieDans le cadre de la campagne présidentielle, certains programmes font l'objet d'une attention plus particulière. C'est le cas de l'éducation, et par entrainement de la recherche.
Ce n'est malheureusement pas le cas de l'écologie ou développement durable comme Nicolas Hulot a pu le souligner dans une interview au Monde.
Mais c'est aussi l'occasion pour certains d'essayer de revenir sur des principes de bonnes gestion, y compris dans le contexte actuel de contrainte budgétaire forte.

Ainsi, le Programme Investissement d'Avenir (PIA), conduit par le Commissariat général à l'investissement (CGI) placé auprès du Premier Ministre, soulève de nombreuses critiques en particulier sur le volet consacré aux universités. Pour ces dernières, on peut relever deux axes de critique :

  • Les investissements sont principalement concentrés sur la région parisienne,
  • Les conditions d'élaboration des projets limitent les possibilités de concertation,

Le premier axe pose la question de la répartition (égale) sur le territoire. Si ce fut un principe d'aménagement du territoire, ce n'est clairement pas le principe retenu par le Président de la République lors du lancement du PIA. L'objectif était, et est toujours, de concentrer les moyens (importants) sur un nombre limité de projets, qui représentent un fort potentiel de retour sur investissement pour le pays. Le fait que des régions comme la Bretagne ne se voient pas attribuer de financement est un signe qu'elle ne dispose pas d'organisme porteur d'une telle dynamique.
Cela ne signifie pas pour autant que ses organismes de formation manquent de qualité ! Leur programme et leur niveau de rayonnement n'est simplement pas en mesure de stimuler le positionnement de la France au niveau mondial. Mais les choses peuvent évoluer.
De plus, cette approche ne doit pas être exclusive. C'est le principal risque de la dynamique portée sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Car la spécificité de l'approche française de l'aménagement du territoire, un soutien généralisé et égalitaire, a aussi été une force dans l'émergence de pôles hors Paris. Sans cet appui, c'est un retour à la stricte concentration qui est à craindre.

L'autre axe, le manque de concertation, est général et induit par la méthode Sarkozy de l'usage du pouvoir. La volonté d'avancer, vite, impose de passer parfois en force, en tout cas à limiter les échanges. Si dans certains cas la concertation peut générer un enlisement pur et simple du projet, dans d'autres cas elle est tout à fait nécessaire. C'est bien le cas ici. Malheureusement, les échéances électorales ont été plus fortes que l'adage :

Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation.

Label_IA_30mm.JPGIl faut aussi bien comprendre la position du CGI : nouvelle structure, placée auprès du Premier Ministre, elle se voit dotée d'un pouvoir supérieur à toutes les autres institutions gouvernementales et d'un budget important. Elle a donc exercé de son pouvoir au maximum, imposant son rythme et ses arbitrages aux autres ministères.

  • L'aménagement du territoire ? Pas sa priorité. Donc surtout pas d'analyse de l'impact territorial de son action.
  • L'éducation et la recherche ? Pas sa priorité. Donc surtout pas d'analyse de l'impact de son action sur le système universitaire.
  • L'emploi ? Pas sa priorité. Donc surtout aucune analyse des créations/destructions d'emplois induits, surtout leur terriorialisation à l'échelle nationale.
  • ...

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