Ce n'est sans doute pas le meilleur roman de Spinrad, mais c'est passionnant. On y voit les relations sociales en France décrites par un étranger qui nous connait bien (Spinrad vit à Paris) même s'il lui arrive de commettre quelques erreurs (d'où sort-il que mai 68 a mis fin à la quatrième République?) et l'on entre dans la tête d'un de ces jeunes gens qui organisent des attentats terroristes, partagés entre leur foi, infiniment respectable dont ils parlent avec mesure, les ordres reçus, le bon sens et l'envie de ne pas se déjuger face à des caïds de banlieue. Le romancier a toute liberté de construire une personnalité, de donner un semblant de rationalité à des comportements que, faute de les comprendre, nous attribuons trop facilement à la pathologie. A lire, même si l'on peut craindre que ce roman déçoive les amateurs de SF qui n'y trouveront aucun de leurs colifichets habituels.
