Au-delà des revendications sociales, la population ne supporte plus l’oligarchie au pouvoir. 24 ans de règne du parti unique d’Ahmadou Ahidjo. Suivis de 26 ans de Paul Biya, ex-premier ministre d’Ahidjo. 50 ans sans alternance ! Et aujourd’hui, Paul Biya, 75 ans, annonce son intention de modifier la Constitution pour se représenter en... 2011 !
L’ambassade des Etats-Unis elle-même n’ose plus cautionner de telles pratiques. Mais la France, seule, continue de tenir à bout de bras un régime qui ne survit que par la force brute. A peine élu, Nicolas Sarkozy a reçu Paul Biya à l’Elysée. Depuis « l’indépendance » de 1960, les forces de l’ordre camerounaises sont équipées et armées par la coopération française.
Les Verts sont écoeurés que la France puisse cautionner une politique aussi meurtrière. Ils exigent que le pouvoir français condamne la répression et organise un débat parlementaire au plus vite sur ce sujet. Car cette politique étrangère qui nous fait honte n’est jamais discutée ailleurs que dans les réseaux françafricains.
Pourtant, cette politique menée en notre nom met en danger la vie de nos compatriotes. Et tout cela pour quoi ? Les intérêts de quelques hommes d’affaire qui pillent les richesses du pays (Total, PMUC, exploitants forestiers qui saccagent les forêts du pays) ne sont pas ceux des Français, et encore moins ceux des Camerounais. Est-il besoin de rappeler que Vincent Bolloré finance les yachts présidentiels en captant les richesses du Cameroun (port de Douala, chemin de fer, plantations...) ? A l’heure où Sarkozy promet une nouvelle fois la rupture avec le néocolonialisme, la crise camerounaise lui devrait lui donner l’occasion de passer aux travaux pratiques.
Anne Souyris, Porte-parole
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