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Sarkozy a-t-il oublié les classes moyennes ?

Publié le 12 avril 2012 par Juan
Sarkozy a-t-il oublié les classes moyennes ? Nicolas Sarkozy avait-il oublié les classes moyennes ?
Dans sa lettre au peuple français, elles ne sont mentionnées qu'une fois, pour un maigre paragraphe sur les impôts. L'argument était cocasses quand son sait quelle facture fiscale le Monarque nous a concoctée pour les 5 ans à venir: « Il y a trop d’impôts en France sur les classes moyennes. Depuis 20 ans, la France qui travaille ne cesse de s’appauvrir car on lui demande de financer un système dans lequel nous produisons de moins en moins et nous redistribuons de plus en plus.»
De qui se moquait-il ?
Prestations familiales désindexées.
Ce n'était pas un poisson d'avril. Depuis le 1er avril 2012, quelques allocations et minima sociaux avaient certes été augmentés. Tout comme des impôts, plus discrètement. On s'inquiétait aussi du surendettement ou du mal-logement.
A moins d'un mois du premier tour de la présidentielle, le gouvernement a fait passer quelques revalorisations d'allocations ou de minima sociaux. Certaines de ces hausses sont obligatoires, et, sauf à changer la loi, Nicolas Sarkozy n'a fait qu'appliquer les dispositions règlementaire. Ainsi, inflation oblige, les pensions de base de 15 millions de retraités et les retraites complémentaires Agirc-Arrco  ont été revalorisées respectivement de 2,1% et 2,3% au 1er avril. Autre indexation mécanique, l'allocation adulte handicapé (un million de bénéficiaires) a été augmentée de 2,2% (pour atteindre 759,98 euros par mois).
Deux autres revalorisations sont le fruits de décisions volontaires du gouvernement Sarkozy: le minimum vieillesse est augmenté de 4,7% au 1er avril. Un peu moins de 3% des retraités sont concernés par cette garantie, qui se chiffre désormais à 777 euros par mois pour une personne seule et 1.237 euros pour un couple. Faut-il applaudir quand Nicolas Sarkozy tient une promesse de 2007 ? Oui.
Plus dommageable fut la maigre revalorisation de 1% seulement des prestations familiales. L'autoproclamé candidat du peuple n'est certainement pas celui des familles. Voici trois ans, pour économiser environ130 millions d’euros par an (20% du coût du bouclier fiscal...), son gouvernement avait décider de décaler du 1er janvier au 1er avril cette revalorisation annuelle. Pire, il les avait également désindexés de l'inflation.
D'où une revalorisation de moitié inférieure au niveau de l'inflation. On se souvient d'une des promesses du candidat Sarkozy de 2007. A l'époque, il voulait verser les allocations dès le premier enfant, la crise et sa mauvaise gestion sont passées par là: « Je souhaite qu’une allocation familiale soit versée dès le premier enfant parce que le premier enfant représente une charge très lourde pour les jeunes couples qui sont au début de leur carrière professionnelle, qui souvent enchaînent les petits boulots et sont confrontés à la précarité
Hausse d'impôts pour classes moyennes
Il y a d'abord l'une des hausses de TVA  entrée en vigueur ce 1er avril: la TVA sur les livres est ainsi passée de 5,5 à 7%, l'un des derniers relèvements décidé cet automne. S'il est élu, c'est au tour de la TVA à taux plein d'augmenter de 1,6 point. Le candidat sortant s'abrite derrière la baisse des cotisations familiales sur une fraction des salariés pour justifier la mesure.
Autre mauvaise nouvelle de ce printemps, l'impôt sur le revenu augmente, mécaniquement, à cause de la désindexation de ses barèmes de l'inflation. Cette disposition méconnue de la dernière loi de finances du gouvernement Sarkozy. Les contribuables vont le réaliser prochainement, à l'heure des déclarations de revenus 2011. Cette simple mesure doit générer 1,7 milliard d'euros de recettes nouvelles dès 2012, et 3,4 milliards en 2016. C'est la plus forte augmentation de celles incluses dans le chiffrage du programme de Nicolas Sarkozy pour 2012-2017.
« il n’y aura aucune augmentation d’impôt nouvelle pour les ménages durant les cinq prochaines années » disait-il donc...
Le Parisien avait débusqué la chose en février dernier, simulation à l'appui: quelque 100 à 200.000 contribuables vont perdre leur dispense d'impôt sur le revenu. Pire, en devenant imposables, ils perdront leur éligibilité à diverses aides sociales qui sont réservées aux non-imposables.


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