La fibre tisse sa toile

En matière de connexion haut débit, les derniers pourraient bien se retrouver premiers. Alors que le réseau de fibre optique est en train d’être déployé sur l’agglomération, certains secteurs dont le débit est aujourd’hui à la traîne seront équipés en priorité. Certains quartiers de la CUB devraient donc passer directement de moins de 2Mb/s (mégabits par seconde), un train de sénateur, à plus de 100Mb/s, le TGV de la connexion internet.

C’est en tout cas le souhait de la CUB, qui a su convaincre France Telecom Orange de déployer son réseau fibre sans forcément privilégier les zones les plus densément peuplées. Ainsi, si 20 000 foyers de Bordeaux sont certes déjà potentiellement connectés (dont 2000 ont effectivement pris un abonnement chez Orange), les travaux d’équipement se poursuivent désormais parallèlement dans des secteurs pavillonnaires de Pessac (Magonty) ou Mérignac (Beutre), dont les habitants se plaignaient jusqu’ici de connexions internet à la performance limitée. Les densités y sont certes moins fortes que dans l’hypercentre, mais les attentes des habitants (et donc la probabilité qu’ils aient recours à ce type d’offre) y sont forcément plus importantes. 
Réduire les zones grises
«Tout le monde a besoin du net aujourd’hui, or environ 15 500 foyers de la CUB ont un débit inférieur à 2Mb/s via l’ADSL, explique le président Vincent Feltesse. La CUB souhaite rétablir l’égalité entre les territoires. Nous avons donc enclenché ce travail avec l’opérateur historique Orange pour réduire ces zones dites blanches et grises». Un travail de priorisation des secteurs, mais sans engagement financier de la collectivité. C’est Orange qui finance entièrement la mise en place du réseau de fibre optique, appelé à remplacer à terme l’ancien réseau en cuivre par lequel transitait le téléphone puis l’internet «classique». Il l’utilisera ensuite en tant qu’opérateur de détail, mais le mettra aussi à disposition des autres intervenants du marché. «Cela se traduit concrètement par l’installation de points de mutualisation (comme de grandes armoires, ndlr) et le déploiement de la fibre dans des conduites existantes, sans avoir à ouvrir les chaussées», explique Gérard Krebs, délégué régional d’Orange, qui précise que «lorsque les travaux sont lancés dans une commune, nous nous engageons à ce que celle-ci soit entièrement raccordée en 5 ans». Fin 2012, l’opérateur aura lancé les travaux d’équipement de Bordeaux, Mérignac, Le Bouscat, Talence, Pessac, Bègles, Cenon et Bruges. Son plan d’investissement prévoit un déploiement complet sur la CUB pour 2020. «C’est bien, mais c’est encore trop long», estime Vincent Feltesse. La collectivité prend parallèlement d’autres initiatives dans le cadre d’un plan de résorption des zones mal desservies : l’adoption cet été d’un plan de montée en débit du réseau actuel (cuivre) et le vote ce matin en conseil de communauté d’une délibération qui prévoit des aides (de 400€) à l’acquisition d’antennes satellites pour certaines zones trop reculées ou trop peu denses pour voir la fibre arriver jusqu’à elles à moyen terme. La Cub espère ainsi avoir  résorbé ses zones grises d’ici fin 2013.• SL