Fête du printemps en Inde (Wikipédia)
Poussières de pigments colorés, feux d'artifice immobiles, poudroiements qui défient la gravité traversant l'espace. C'est l'instabilité de l'équilibre, celle du temps qu'on arrête. L'équinoxe. Notre regard court sur l'immobilité ouatée d'un instant. Notre regard court sans pourtant bouger sur ces éventails de couleurs lancés et qui dessinent un chatoiement de mauves, de turquoises, d'orange, de vermillons. L'Inde, celle des saris, des temples fantasques, des myriades de senteurs entremêlées, l'Inde rêvée, peuplée de dieux foisonnants et festifs : Krishna, Ganesh l'éléphant, Hanuman le singe...Fête du temps qui bascule dans ce cycle d'éternel retour. Aveuglés par l'ivresse de ces immobiles mouvances, nous n'avançons qu'à tâtons tant ces poussières aux mille teintes masquent la vision. Le futur est pourtant là, déjà, tout entier et que nous ne pouvons voir. Seulement pressentir. Nous sommes devenus la couleur elle-même. La couleur du temps, immolés en ces flammes minérales. Ce temps qui se dilue comme du sable dans l'oubli d'une fête.