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Sarkozy : « Fukushima mon amour ! »

Publié le 14 avril 2012 par Kamizole

(Jour N-8) Ridicule ! « Stupid Man » a encore frappé. Dans le même ordre d’idées que son mensonge au sujet de son - impossible - présence devant le Mur de Berlin le 9 novembre 1989. Il est tout bonnement UM/Pcapable de ne pas mentir ou dire la vérité. Terme qui ne fait pas partie de son vocabulaire. Ne me dites surtout pas qu’il est intelligent sinon il aurait percuté depuis longtemps que ses mensonges et autres énormes contrevérités lui reviendraient inévitablement en boomerang à un moment ou un autre d’autant que grand nombre de journalistes ont pris l’habitude de les « décrypter ».

Or donc, je ne fus pas surprise le moins du monde en découvrant hier que Sarkozy reconnaît ne pas être allé à Fukushim (FranceTV 13 avril 2012). J’appris du même coup qu’il l'avait prétendu à plusieurs reprises lors de réunions de campagne - c’est une constante chez lui de répéter plusieurs fois les mêmes mensonges - afin de dénoncer le projet de François Hollande : la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim dans le Haut-Rhin. il s’y était même déplacé pour faire sa pub auprès du personnel et des élus, de même que tout dernièrement à la centrale de Saint-Laurent-des-eaux (dans le Loir et Cher). Nicolas Sarkozy n’est pas seulement « le président des riches » mais également le VRP du « lobby nucléaire » : Areva, EDF et sans doute Bouygues pour la construction.

Il affirma sans rougir sur i-Télé « Je me suis rendu au Japon, (...) j'ai rencontré les autorités japonaises, j'ai discuté avec le Premier ministre de la situation à Fukushima et Nathalie Kosciusko-Morizet s'y est rendue ». Il ne fut pas difficile à Janick Magne - candidate des Verts aux législatives dans la circonscription des Français de l’étranger d’Asie-Océanie de dénoncer « un mensonge » le 11 avril… Accusation reprjse le même jour par François Hollande : « J'ai vérifié, il n'est jamais allé à Fukushima ! ». Bernard Cazeneuve, son porte-parole enfonçant non sans un certain humour le clou le même jour sur Twuitter : « Nicolas Sarkozy est partout, sur le mur de Berlin, à Fukushima... Bientôt ce sera l'anniversaire du naufrage duTitanic. Était-il dessus ??? ».

Les preuves du mensonge étant là, Nicolas Sarkozy ne pouvait plus continuer à le soutenir comme il le fait actuellement sur d’autres sujets tels les scandales financiers - Karachigate, affaire Bettencourt et financement sans doute illégal de sa campagne de 2007, dossiers Takieddine - en s’en prenant à Eva Joly qui avait évoqué le sujet et qu’il accablerait de son « mépris ».

Bien obligé, il admit mais « du bout des lèvres » n’être pas allé jusqu’au lieu de l’accident « ne suis pas ingénieur, je n'ai pas besoin d'aller mettre le nez dans la situation à Fukushima où par ailleurs il y a un périmètre interdit ».

Intéressante précision lue sur un article d’Europe 1 Sarkozy reconnaît ne pas être allé à Fukushima (13 avril 2012) : « J'ai simplement dit qu'à Fukushima, ce qui s'était produit n'était pas un incident nucléaire, c'était un tsunami avec une vague qui a atteint 42 mètres de haut, qui a démoli les systèmes de pompe qui permettaient le refroidissement de la centrale et que, dire à partir de Fukushima qu'il faut fermer Fessenheim qui se trouve dans le Haut-Rhin en Alsace, ça me semblait être une absurdité particu-lièrement notable».

Un de ses gimmicks : tout ce qui ne va pas dans son sens est forcément fou ou absurde. Mais nous sommes là en présence d’un cas particulièrement « notable » de "crétinisme présidentiel".

Certes, à Fessenheim il n’y a pas de risque de tsunami et personne n’a prétendu qu’une « vague » géante pouvait submerger la centrale. Mais Nicolas Sarkozy - prêchant pour que l’on ne la fermât point, en arguant qu’il n’y aurait aucun risque même à très long terme et il propose d’en prolonger l’activité de 10 ans - oublie qu’il s’agit de la plus ancienne, qu’elle a connu des incidents à répétition et surtout ! qu’elle est construite sur une faille. Nous ne saurions oublier que le massif vosgien - comme d’ailleurs le Massif central et le Massif armoricain - sont d’anciennes montagnes dont l’altitude à l’origine était autrement importante que les 1424 m du Ballon de Guebwiller, les 1248 du Ballon d’Alsace ou les 1382 m du Hohneck.

Elles ont été érodées sous l’influence de divers facteurs. Il n’en reste pas moins que comme tous les massifs montagneux qui ont surgi dans des temps immémoriaux - ce fut sous l’influence d’un choc entre des plaques tectoniques : d’où l’existence de failles… « Elémentaire, mon cher Watson ! »… CQFD.

J’avais d’ailleurs été informée par un correspondant d’Amitiés sans frontières vivant dans les Vosges des dégâts qu’avait fait le 22 mai 2003 le séisme - 5,4 sur l’échelle de Richter qui en compte 9 - survenu dans la région de St Dié. Notamment des clochers mis à terre. Depuis, la terre a tremblé à nouveau dans les Vosges à au moins deux reprises. Le 8 décembre 2006 (3,6 degrés) et dans la nuit du 4 au 5 mai 2009 (4,2 degrés).

Je ne voudrais pas être oiseau de mauvais augure - encore une fois je ne suis ni pro-nucléaire à tout crin ni anti-nucléaire farouche. Mais je considère depuis plus de 40 ans que l’on a construit bien trop de centrales, au surplus sans se poser la question de leur démantè-lement : je savais pertinemment dès cette époque que l’électricité pas chère que l’on nous vantait à l’époque était un leurre puisqu’à terme l’arrêt des centrales, le stockage ou le recyclage des matériaux irradiés aurait un coût non négligeable sur les tarifs futurs de l’électricité : nous y sommes !

Et surtout, sans doute parce qu’ancienne infirmière, notamment 6 ans en usine, je suis depuis longtemps particulièrement attachée aux questions de sécurité, j’ai toujours estimé que le nucléaire ne pouvait d’aucune manière être considéré comme « une industrie comme les autres ». Or, depuis environ 25 ans, EDF a tout laissé aller à vau-l’eau, les sites nucléaires de toute nature appartiennent à des entités différentes, les travaux d’entretien nécessaires ont été souvent négligés pour de pures questions de rentabilité et/ou effectués par des entreprises sous-traitantes, utilisant le plus souvent des intérimaires non qualifiés. Bonjour les dégâts !


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