La course Scudetto n’est pas terminée. C’est vrai qu’il reste la déception d’avoir perdu un avantage assez confortable mais l’écart est trop mince et les matches trop nombreux pour ne plus y croire. Comme l’a dit un fameux journaliste milanais : « Un cycliste qui est deuxième à 100 mètres du leader et à 6 km de l’arrivée doit-il descendre de son vélo et aller boire un verre au bar du coin? » Ce championnat a un rythme effréné. La Juve à 68 points, 1 de plus que Milan. Ce sont des chiffres qu’on connait parfaitement depuis la défaite contre la Fiorentina.
Ce n’est pas un avis mais des données réelles : après 13 journées du match aller, Milan et Juventus avaient totalisé 27 points. Lors des 6 dernières journées des matches allers, la Juve avait obtenu 14 points, Milan 13. L’équipe de Conte était alors championne d’hiver avec 41 points et Milan second à 40 points. Après 13 journées des matches retours, Juve et Milan sont de nouveau à égalité avec 27 points, des chiffres qui démontrent une course parfaitement équilibrée. Parfois on cherche un coupable ou des raisons pour lesquelles Milan ne commande pas le classement mais la vérité est que la Juventus réalise une saison fantastique : non seulement ses chiffres le prouvent mais aussi son intensité, sa détermination… mais il y a une limite à tout.
En Serie A, il y a une moyenne logique de points pour être champion : 82 ou 83 points. Seules les plus grandes équipes ont réussi à faire plus, comme la première Inter de Mancini et la première Inter de Mourinho. La Juve est forte mais cela semble peu probable, si pas impossible, de finir la saison avec 11 victoires consécutives comme l’Inter 2006-2007, surtout lors des 6 dernières journées où la chaleur commence à faire son apparition et forcément un peu de fatigue physique… Bref, tout ça pour dire qu’en remportant les 6 derniers matches de la saisons, Milan a des chances d’être champion avec un total de 85 points, ce qui est déjà très élevé. D’ici la fin du championnat, il faut tout donner sans calculer, les comptes se feront à la fin.
Ce n’est donc vraiment pas le moment de d’abandonner. Il faut reconnaitre que le ballon est rond mais n’est pas le même pour tous. Milan le sait très bien et ne doit pas seulement faire face à l’injustice des arbitres mais aussi et surtout à la malchance qui décime constamment l’effectif. Ça peut arriver de trébucher, après avoir rêvé en (trop) grand mais l’important est de se relever et retrouver le chemin. On ne peut pas toujours gagner mais quand Milan joue avec le coeur, il n’y a plus de limites. Le match à Vérone l’a prouvé que les Rossoneri sont encore vivants, savent se relever et réagir avec l’orgueil qui appartient à notre maillot. Cette fierté qu’on lit dans les yeux des tifosi et de nos champions qui souffrent pour la gloire. On peut perdre mais toujours avec dignité et jamais sans avoir tout donné sur le terrain. Allegri, dans ce moment de premières grandes difficultés de sa gestion, se rend peu à peu compte ce que signifie appartenir à Milan, à la société et aux tifosi. L’AC Milan est plus qu’une équipe (on a un peu volé la formule mais ils nous doivent bien ça), ce n’est pas une raison de vivre car la vie est beaucoup plus importante mais c’est une source d’une passion inépuisable de laquelle il est impossible de se détacher. Milan est le sel de la vie, celui qui la colore et lui donne un gout particulier. Soyons fiers d’appartenir à Milan.
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