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Le Podcast Edito - Maroc: plus besoin de solder sa villa à Marrakech?

Publié le 15 avril 2012 par Podcastjournal @Podcast_Journal
PLAN DU SITE Abonnez-vous à nos flux par rubriques! Recherche d'évènements à venir dans l'agenda interactif Ceux qui s’inquiétaient pour leur "riad" au Maroc et envisageaient de les mettre en vente avant la déferlante islamiste peuvent se rassurer: à lire le dernier numéro -toujours aussi qualitativement exhaustif- de la revue de géopolitique Moyen-Orient consacrée au royaume alaouite, aucune menace sérieuse ne justifie la précipitation. Dans son éditorial, Guillaume Fourmont ne tarit pas d’éloges sur le virage amorcé à temps par le roi Mohammad VI, l’un des "grands gagnants de ce printemps marocain offrant aux yeux du monde l’image d’une monarchie stable face à des républiques arabes sclérosées et totalitaires". Il prévoit même l’instauration à venir d’une monarchie parlementaire comme en Espagne. Optimisme béat? Malgré quelques variations bien repérables de prudence, notamment sur la personne du roi, et qui différencient les auteurs étrangers des rédacteurs autochtones, les articles du dossier "Géopolitique du Maroc" affichent une forme d’enthousiasme qui tranche singulièrement avec les sombres prévisions sur les autres États arabes de la région.

Et souvent pour une même raison: dans cette "polyarchie" marocaine, expliquent dans "L’exception marocaine: stabilité et dialectique de la réforme" Baudoin Dupret et Jean-Noël Ferrié, tous deux directeurs de recherches au CNRS, la répartition du "pouvoir entre des groupes à l’intérieur d’un jeu d’équilibre" neutralise le souverain comme les islamistes du PJD, vainqueur pour la première fois dans l’histoire du pays, des élections législatives du 25 novembre 2011. Même idée introductive pour Haouès Seniguer, de l’Institut d’Études Politiques de Lyon dans son étude "Des islamistes au service du roi?": "Mohammad VI a besoin du PJD et ce dernier a besoin du roi". Une alliance objective qui préserve la "spécificité marocaine". Ces auteurs se rejoignent également sur les risques inhérents à cette neutralisation du Makhzen, l’institution monarchique avec son appareil politico-administratif: un "décalage entre le rythme nécessaire à la stabilité du système et celui indispensable à son efficacité". "Une culture du consensus qui a", selon eux, "plus servi les partisans de la stabilité que les promoteurs du changement". Encore plus incisif, le professeur lyonnais voit dans le Mouvement contestataire du 20 février un "symptôme de dysfonctionnements dans les mécanismes d’allocation du pouvoir politique et économique, de même que la cristallisation d’inégalités sociales attribuée par les manifestants à un régime de prédation et d’opacité pratiquées en haut lieu et répercutées à tous les étages par différents agents d’autorité". Signe peut-être extérieur de ces évolutions, plusieurs articles estiment que le Maroc suit une voie d’émancipation régionale et internationale: si Pierre Vermeren, de l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, explicite le "partenariat privilégié avec l’Union européenne dont la France constitue le passage obligé, le partenaire le plus fiable et l’allié traditionnel", force est néanmoins de constater, comme le fait Bichara Khader, Directeur du Centre d’études et de recherches sur le monde arabe contemporain, que "l’axe stratégique Maroc - États-Unis au Maghreb" semble l’emporter: il aboutit, le 2 mars 2004, à l’accord de libre-échange entre les deux pays et à l’achat, en 2009, de F16 américains après les pitoyables négociations sur le Rafale français. Il consacre le royaume alaouite comme "porte d’entrée politique et économique" de l’Amérique vers l’Afrique et le Moyen-Orient. La question du Sahara occidental traitée par Karine Bennafla et celle signée Mehdi Alioua du "joker diplomatique" que représentent pour Rabat les 5 milliards d’euros par an en provenance des résidents marocains à l’étranger ajoutent à l’envergure mondiale des enjeux marocains.

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