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Résultat arrangé ?

Publié le 16 avril 2012 par Alteroueb

Le dernier week-end a été particulièrement chargé. A Paris, on a couru de partout, frénétiquement, à la poursuite d’une coupe, d’une médaille, ou d’électeurs égarés. A l’approche de la première ligne d’arrivée, la bousculade, la saturation, est inévitable. Je n’en peux plus de parler toujours des mêmes choses, de lire invariablement les mêmes inquiétudes sans que rien ne s’améliore, d’entendre immuablement des promesses sans lendemain. Ainsi, je vais pour un billet laisser tomber la politique et raconter autre chose…

Résultat arrangé ?
Tous les candidats ont fait du bruit dimanche, mais je n’ai rien entendu. Je ruminais. La veille, j’avais assisté à un bien étrange spectacle, une parodie, mettant en scène 22 jeunes gens sur un pré, devant 80.000 spectateurs prisonniers et consentants… Il paraît qu’on y jouait au football, que c’était un finale entre 2 équipes forcément brillantes.

Bien plus l’ont vu : l’Olympique de Marseille, pourtant peu au fait de son art, éloigné de toute possibilité de bien figurer, plombé par une série négative impressionnante, l’a emporté contre toute attente sur l’Olympique Lyonnais, alors bien plus en jambe. En principe… J’entends déjà les quolibets me traitant de mauvais-joueur. Ce n’est franchement pas le cas : l’OM a mérité sa coupe en bois, mais le spectacle a été si affligeant que bien des interrogations n’ont pas tardé à fuser dans mon esprit : et si ce match était tout simplement arrangé ?

Parce que les enjeux au coup d’envoi de cette finale sont colossaux sans que le supporter de base ne s’en rende bien compte. Le club marseillais privé de toute compétition européenne, c’est tout simplement impensable. Financièrement, c’est la fin d’un monde : impossible de conserver les joueurs majeurs pour qui le projet sportif et financier ne correspondent plus à leur attentes, difficile d’attirer joueurs, sponsors, médias, spectateurs, impossible de rebondir, même à moyen terme… L’OM le sait pour l’avoir vécu au cours des années 1994/95. De surcroît, la richissime Margarita Louis-Dreyfus, propriétaire du club, n’a jamais fait mystère de ses intentions de vente du barnum sans un minimum de retombées médiatiques. Dans la mesure ou l’OL joue une autre finale, à priori accessible face à Quevilly, pensionnaire d’un championnat inférieur de 2 niveaux, un partage n’est pas inenvisageable : la Coupe de la Ligue pour sauver financièrement Marseille, la Coupe de de France pour sauver la face de Lyon…

Comment expliquer autrement la piètre prestation, cette parodie de football ? Aucun tir, même non cadré n’a été aperçu jusqu’à la 70ème minute. Marseille n’a guère mieux joué que d’ordinaire : pas d’attaque, pas de fond de jeux, un déchet technique indigne pour des joueurs professionnels. On ne peut donc guère les accuser. Coté lyonnais, les manquements inhabituels sont par contre criants et manifestes : le milieu et l’attaque ont été complètement apathiques, fantomatiques. Comment une équipe, pas forcément toujours brillante, mais globalement assez efficace, dans une bonne dynamique, peut passer à ce point au travers si ce n’est par choix délibéré ?

Je ne serais pas outre mesure surpris qu’un joueur (au hasard N’Koulou…) apparaisse dans l’effectif lyonnais lors du prochain «mercato». Une espèce de contrepartie déguisée pour la galerie, qui s’est farcie le temps d’un week-end 16 heures de car pour une question de gros sous et une manipulation grossière… La glorieuse incertitude du sport, celle qui rend les hommes égaux un temps, et le geste magnifique, tend à disparaître aussi inexorablement qu’une promesse électorale tenue.

Je ne pense pas me tromper de beaucoup.


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