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CANCER du SEIN: Le stress du conjoint aussi, n’est pas à prendre à la légère – Brain, Behavior and Immunity

Publié le 17 avril 2012 par Santelog @santelog

CANCER du SEIN: Le stress du conjoint aussi, n’est pas à prendre à la légère – Brain, Behavior and ImmunityUn homme qui prend soin de sa femme atteinte d'un cancer du sein souffre aussi, il ne faut pas l'oublier. Cette étude nous le rappelle et le prouve même, par des données scientifiques. Car cet impact sur la santé de l'homme est mesurable, même des années après le diagnostic du cancer et la fin du traitement. Ici, les auteurs l'appellent « le patient caché », ou celui qui souffre … sans rien dire. Car symptômes physiques significatifs et réponses immunitaires affaiblies se manifestent aussi chez ces hommes violemment stressés par le cancer de leur compagne. Une étude comme il en faudrait plus, cofinancée par le National Institute of Mental Health (NIH) and le National Cancer Institute, présentée dans l'édition du de la revue Brain, Behavior and Immunity.


Dans cette étude qui a cherché à déterminer les effets sur la santé d'une récidive du cancer du sein sur les aidants naturels de sexe masculin, les hommes qui ont déclaré les plus hauts niveaux de stress lié au cancer de leur épouse sont les plus à risque de symptômes physiques. L'étude constate aussi que ce niveau de stress ressenti par rapport au cancer a plus d'impact que l'état de santé réel et le développement de la maladie de leur épouse.


32 hommes ont participé à cette étude, dont 16 dont les épouses avaient connu une récidive du cancer du sein une moyenne de 8 mois avant l'étude et environ 5 ans après le diagnostic initial du cancer. Ces hommes ont été appariés avec 16 autres hommes dont les épouses avaient été atteintes d'un cancer comparable mais qui en avaient été guéries environ 6 ans après le diagnostic. L'âge moyen des participants était de 58 ans et ils étaient mariés, en moyenne, depuis 26 ans. Les participants ont répondu à plusieurs questionnaires mesurant leurs niveaux de stress lié au cancer de leurs épouses, leurs symptômes physiques liés au stress et leur fatigue au quotidien. Leur fonction immunitaire a également été testée par analyse de sang.


En général, les hommes dont les épouses ont subi une récidive du cancer déclarent des niveaux de stress élevés, une fatigue plus intense et un plus grand nombre de symptômes physiques, tels que des migraines et douleurs abdominales, en comparaison des hommes dont les épouses ont guéri.


·   L'échelle d'évaluation du stress utilisée dans l'étude, l'Impact of Events Scaleanalyse et mesure les pensées et les expériences négatives, que les chercheurs qualifient de « reminders » c'est-à-dire qui correspondent à rappels douloureux. L'échelle aboutit à une note comprise entre 0 et 75. Dans cette étude, plus les hommes éprouvaient un stress profond lié au cancer de leur épouse, plus le score était élevé.


Le score moyen est de 17,59. Les hommes dont les épouses avaient subi une récidive atteignent 26,25 en moyenne, les hommes dont les épouses ont guéri, 8,94. Les auteurs précisent qu'un score supérieur à 26 indique un événement à très fort impact sur le niveau de stress. Les scores de plus de 33 suggèrent une souffrance significative au plan clinique. Culpabilité, dépression, peur de la perte de l'autre sont les principales raisons évoquées de ce stress. Un stress chronique qui dure des années...


·   Environ 7 symptômes physiques liés au stress sont rapportés. Les hommes avec les femmes atteintes d'un cancer récurrent en présentent 9 en moyenne, et ceux dont les épouses s'en sont sorties indemnes moins de 5, en moyenne. Ces symptômes sont variables mais incluent les maux de tête, les troubles gastro-intestinaux, la toux et les nausées.


·   Une fonction immunitaire compromise par un stress élevé, c'est ce que révèlent les analyses, une fois rapprochés des résultats de l'évaluation du stress.


Ces patients cachés : Les aidants naturels et ici les maris sont appelés patients cachés parce que quand ils viennent en consultation avec leurs conjoint, personne ne se demande comment ils font ou comment ils vont, explique en substance Wells-Di Gregorio, qui travaille au Centre de l'Ohio State pour les soins palliatifs. «Ces hommes connaissent une détresse importante et présentent de vrais troubles physiques, mais ils ne viennent pas chercher des soins médicaux pour eux-mêmes en raison de l'accent mis sur la maladie de leur épouse ». Dans l'idéal, les cliniciens qui soignent des patientes atteintes de cancer du sein pourrait aider leurs patientes en tenant compte aussi de la santé de leur «  aidant ». « En prenant soin de l'aidant, votre patient reçoit de meilleurs soins, aussi », conclut Kristen Carpenter, chercheur en psychologie à l'Ohio State et coauteur de l'étude.


Source: Brain, Behavior and Immunity Volume 26, Issue 2, February 2012, Pages 228-233Impact of breast cancer recurrence and cancer-specific stress on spouse health and immune function (Visuel © Yuri Arcurs - Fotolia.com)


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