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Présidentielles 2012 : la vraie question…

Publié le 18 avril 2012 par Lababole

Céno Dessinateur - La Babole : Présidentielles 2012, quel candidat ?

(Source : TF1)

Pour Frédéric Dabi, directeur-général adjoint de l’Ifop, l’abstention au premier tour se situera entre le niveau de 1995 (21.6%) et celui de 2002 (28.4%). Elle pénalise potentiellement, selon le sondeur, tous les candidats à la présidentielle.

TF1 News : On annonce une abstention très élevée. Battra-t-elle un record ?

Frédéric Dabi, directeur-général adjoint et spécialiste des études d’opinion à l’Ifop : Dans notre première mesure de l’abstention fin mars, l’abstention s’élevait à 32%, ce qui aurait constitué un record sous la Ve République. Ce niveau a évolué depuis lors : il semblerait qu’il y ait un petit sursaut de mobilisation de fin de campagne. L’abstention devrait donc se situer entre son niveau de 1995 – 21.6% – et celui de 2002 – 28.4% -, à ce jour le niveau le plus haut enregistré à une présidentielle. Si l’abstention s’établit à environ 25%, cela restera un taux élevé. Comment l’expliquer ? D’abord par une défection à l’égard de la campagne mais pas seulement. Ce taux s’inscrit aussi dans un continuum. Nous sommes dans un cycle abstentionniste depuis 2007. A la présidentielle, la participation a certes atteint un niveau record (seulement 16.2% d’abstention NDLR), mais toutes les élections depuis le début du quinquennat ont été marquées par une abstention très élevée.

TF1 News : En 2002, l’abstention avait pénalisé la gauche, qui n’avait pas atteint le second tour. Doit-on s’attendre aux mêmes effets cette année ?

Frédéric Dabi, directeur-général adjoint et spécialiste des études d’opinion à l’Ifop : Ce qui a surtout handicapé la gauche en 2002 est la campagne ratée de Lionel Jospin et l’éclatement de l’offre électorale à gauche : il y avait trois candidats d’extrême-gauche, un candidat communiste, sans compter Jean-Pierre Chevènement, Christiane Taubira et Noël Mamère. En réalité, quand l’abstention est record, elle pénalise tendanciellement tous les partis. Un raisonnement couramment admis « plus on est âgés et intégrés dans la société, plus on vote, ce qui favorise la droite puisqu’il y a plus d’électeurs de droite dans ces catégories » doit être mis à l’épreuve des faits : les régionales de 2010 prouvent l’inverse. L’abstention a été massive, beaucoup de jeunes et d’ouvriers ne sont pas allés voter. Or, la droite, qui aurait du en tirer profit, a connu sa défaite électorale la plus cinglante de la Ve République. L’idée que l’abstention profite à l’extrême-droite, comme en 2002, n’est pas non plus juste : malgré les apparences, le FN a perdu de l’audience aux régionales. L’abstention défavorise les catégories populaires et Marine Le Pen pourrait avoir à y perdre. En outre, les cartes sont rebattues cette année : François Hollande a un bon socle électoral chez les personnes âgées.


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