Cette étude de chercheurs de l'Institute for Science and Technology de l'Université des Sciences de Tokyo, publiée dans l'édition du 17 avril de la revue Nature communications, redonnera peut-être espoir aux personnes souffrant de calvitie, dans un contexte thérapeutique incertain. En recréant des follicules pileux tout à fait fonctionnels chez la souris, à partir de cellules souches, puis en les transplantant, ces chercheurs montrent que les poils en question suivent ensuite un cycle de repousse totalement satisfaisant.
La médecine régénérative qui peut permettre le remplacement d'organes endommagés par la maladie, ou le vieillissement ne s'était jamais attaquée au poil. Les auteurs rappellent que la transplantation de cellules souches s'est déjà appliquée à différents organes comme les dents ou les glandes salivaires.
Dans cette expérience sur la souris, ces chercheurs japonais démontrent pleinement son application au poil par la transplantation intracutanée de germes de follicules de poil transgéniques. Le poil et les follicules ont été obtenus à partir de cellules dérivées de cellules souches de peau et le follicule pileux transgénique s'est développé correctement et s'est bien intégré aux tissus hôtes avoisinants tels que l'épiderme et les fibres musculaires et nerveuses.Ainsi, 3 semaines après transplantation, les chercheurs constatent que les follicules pileux implantés se sont transformés en « cheveux », de 3 à 5 mm, chez 70% des souris testées. Les nouveaux cheveux s'avèrent aussi robustes que ceux des souris donneuses, et bouclent même à l'identique, précisent les chercheurs ! Si les chercheurs transplantent plus de follicules transgéniques, alors ils obtiennent plus de pousses. Pour préserver la régénération du follicule pileux dans le cycle du cheveu, les chercheurs ont régénéré les cellules souches et leur niches. Dans cette expérience, les follicules pileux transgéniques sont donc totalement fonctionnels et capables de subir des cycles répétés de perte et de repousse grâce à la réorganisation des différentes niches de cellules souches, ainsi que la réactivité à l'acétylcholine, un neurotransmetteur (Ach).
Cette étude démontre donc le potentiel de cette thérapie régénérative, qui, selon les chercheurs pourrait être étendue d'autres d'organes.
Source: Nature Communications 3 : 784doi:10.1038/ncomms1784 (2012) « Fully functional hair follicle regeneration through the rearrangement of stem cells and their niches” (Vignette Tokyo University of Science)