J’y vais, j’y vais pas… dans les banlieues

A quelques jours du premier tour des élections électorales françaises, les banlieues et l’intégration de sa population restent toujours au cœur du débat.
Les habitants des banlieues ont l’impression d’être stigmatisés et laissés de côté. Pourtant, ces lieux regorgent de potentiel.
L’état français ne semble plus capable de s’investir totalement dans les banlieues, et, apparemment, c’est maintenant aux pays étrangers de prendre le relais. En effet, depuis quelques années, les Etats-Unis s’intéresse aux talents des banlieues françaises et invitent ces jeunes à assister à des séminaires, et des formations en Amérique :
« On regarde ce que les jeunes font sur le terrain, pas quelle école ils ont fait. Ceux qui fondent un magazine ou une association de réflexion sur la banlieue sont forcément des gens d’avenir », explique Lora Berg, attachée culturelle de l’ambassade américaine à Paris.

Mais les Etats-Unis ne sont pas les seuls à s’impliquer dans les banlieues françaises. Après avoir racheté le PSG, le Qatar a annoncé en 2011, la création d’un fonds d’investissement de 50 millions d’euros. Il a été dit que ce fonds ne serait pas une aide ou de la charité mais un véritable investissement dans des projets sérieux. Le Qatar voudrait créer des liens forts avec la France, notamment par le biais des français d’origine arabe qui vivent dans ces banlieues. Pourtant, le projet a crée une petite polémique en France. Entre ceux qui pensent qu’une contre-partie sera demandée un jour ou l’autre, ceux qui voient ce fonds comme un moyen de mettre main basse sur la France et ceux encore qui pensent à une islamisation de la France, ces 50 millions d’euros ont fait parler d’eux.

Mais voilà que le mois dernier, le Qatar a annoncé un gel de fonds d’investissement. Cette décision a ravi ceux qui pensent que c’est à la République française de s’occuper de ses banlieues, mais ceux qui attendent cette aide pour lancer leurs projets se désolent. Jusqu’à nouvel ordre, le Qatar a reporté le déblocage de l’argent pour le mois de juin, soit juste après les élections françaises. Dans une course à la présidentielle pendant laquelle l’immigration et la population musulmane a été pointé du doigt, le Qatar a surement voulu être discret et ne pas attiser la polémique en France. Reste à savoir si le Qatar débloquera effectivement l’argent au mois de juin…

Manal Hachimi