Posons le problème
Le problème ? Simple. Nous consommons beaucoup trop de ressources non renouvelables. Peut-être faudrait, il pour un certain nombre d'entre-elles réduire notre consommation par un facteur 5 à court terme, comme le disait un chercheur cité dans un précédent billet.
La résolution de ce problème est soumise à des contraintes, qui, si elles ne sont pas prises en compte, susciteront une résistance au changement.
- Justice. L’évolution de la planète de ses derniers siècles a à la fois créé une forme de dénuement, dont il faut sortir, et aussi l’envie d’imiter un modèle occidental. Pas question de priver les pays émergents de ce que nous avons eu, lorsqu'il est bien.
- Fonctionnement du monde. Toute l’organisation de la société se fait autour de la croissance, et d’une production toujours plus grande de biens matériels. Ce qui entraîne automatiquement le gaspillage. La remise en cause de ce modèle sans accompagnement serait un drame: même en Occident, une grande partie de la population est à la limite de flottaison économique ; le moindre aléa lui fera boire la tasse.
Tout changement réussi est une question d’anxiétés de survie et d’apprentissage. Autrement formulé : le changement est-il important pour nous (survie), savons-nous comment l’aborder (apprentissage) ? L’écologiste qui nous menace des feux de l’enfer ne joue que sur la première. Sans compter qu'il considère l'entreprise comme le mal absolu, alors qu'elle est centrale dans la résolution du problème. Le rôle de l'écologiste est certainement utile, mais trop de problèmes sans solution est source de névroses.
Pourtant, il semble qu’il y ait des solutions :
Tout d’abord, il y a un intérêt économique évident pour l’industriel à réduire sa consommation de ressources. Ensuite, il existe des méthodes (« bas de la pyramide ») mises au point dans les pays émergents, qui permettent de réduire massivement le coût de certains produits. Les techniques « lean », qui sous-tendent la gestion de production moderne, ont pour principe l’élimination du gaspillage, ce qui est exactement le problème que nous avons (même si ce n’est pas comme cela que nous les utilisons).
Que faudrait-il pour enclencher un mouvement d’entraînement ? Plus d’entrepreneurs de la trempe de Carlos Ghosn, capables de paris ? La nécessaire coordination d'Etats visionnaires ?... Peut-être tout simplement stimuler l'expérimentation, et copier les meilleures idées qui auront émergé ?