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Eva Joly: think different!

Publié le 19 avril 2012 par Chacalito

Eva-Joly-2012-profession-de-foiJe n'ai aucun complexe à le dire: je voterai Eva Joly au premier tour de la présidentielles. J'ai régulièrement des accroches avec EELV, je ne suis pas toujours en phase avec ce parti pour moults raisons et pour moi, il y a de véritables différences entre l'UDB et EELV. Ceci dit, Eva Joly porte un discours qui, pour moi, est révolutionnaire.

Loin du carnaval révolutionnaire de Mélenchon que cet article du Monde résume assez bien (lire ici), Eva Joly porte une idée moderne et originale du projet de société national... c'est que déjà, on gomme le côté cocardier et qu'on s'attache à travailler au-delà des nationalités. Oui, vous avez bien lu ce texte sur le blog d'un militant autonomiste que d'aucuns prétendent "identitaires". Pour moi, les identités, les cultures sont importantes, mais elles ne sont en aucun cas un mur entre les gens. Je peux dire par exemple à un noir qu'il est noir (pas "black", "bronzé" ou de "couleur"), que nous sommes différents car c'est justement la différence que je recherche chez les autres. La différence est une richesse et je la revendique. La façon dont on traite les minorités (quelles qu'elles soient) est révélatrice de beaucoup de choses. Quand l'égalité passe par l'uniformisation (tous français), c'est une société de robots que nous fabriquons!

Eva Joly a déjà cet avantage d'avoir un recul sur la société française car elle a une double nationalité. N'allez pas croire qu'elle ne connait pas la France, elle y vit depuis plusieurs décennies et sans doute avant que je ne naîsse. C'est d'ailleurs ce recul qui lui permet d'avoir une position très proche de celle de l'UDB concernant les langues régionales ou les institutions. L'autonomie est un gros mot en France, pas ailleurs en Europe. Eva Joly n'a donc pas peur d'utiliser ce mot qui fâchent. On raille la candidate Joly, on déforme ses propos... comme on le fait pour l'UDB qui est présente aux législatives, mais dont on dira sans doute encore que ce n'est pas sérieux. Tout est question de "confiance" et les contestataires n'ont confiance que dans ceux qui promettent et qui parlent fort.

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Je reste donc sur ma ligne: au premier tour, on choisit, au deuxième tour, on élimine. Je vote le projet de société d'Eva Joly, la fin du mythe de la croissance (le PIB n'a jamais garanti le bien-être) et j'en assumerais les conséquences si conséquences il doit y avoir (ce dont je doute). Je vote pour sortir du cadre!

Le deuxième tour, j'en fais le pari, sera classique: PS-UMP. Là encore, on me reprochera de voter Hollande, un Hollande qui, malgré ses soutiens plus engagés sur la question, s'est prononcé contre la réunification récemment, sujet pourtant essentiel pour moi. C'est vrai, il ne nous facilite pas la tâche, mais je crois bien me souvenir que ceux qui l'ont promise ne l'ont pas apporté. Le discours du candidat socialiste a au moins le mérite d'être clair. Et soyons honnête, à part une frange réduite de la population, personne ne vote pour UN élément de programme, si? Si c'est le cas, comment expliquer le fait que Mélenchon a des soutiens dans le monde bretonnant? La "vraie" gauche... n'est pas la mienne comme je l'ai déjà dit. La Politique est destinée à tous, mais c'est plus complexe qu'un vague slogan rassembleur. On connait le fameux "pendons les patrons", mais quand il s'agit de son cousin ou de sa petite amie, "c'est pas pareil"! Ce genre de discours est absurde. Les véritables responsables de la crise, c'est nous. C'est cette société qui s'individualise, ce sont ces gens qui se détournent de la Politique et laissent les mains libres au monde de la finance, c'est vous et moi qui achetons une Pink Lady (variété de pomme) en provenance du Québec quand je peux acheter une Elstar en provenance de Bretagne!

Et c'est là le vrai sujet de cet article. Quelque soit le résultat de cette campagne, elle m'aurait ouvert les yeux sur une chose: le vote français est conservateur. Que le vote soit de gauche ou de droite, nous refusons l'imagination, nous refusons de faire des choix et accusons ceux qui entendent en faire avec nos votes (car les votes se suivent et se ressemblent). Un utopiste est devenu un criminel. Et qu'on ne me parle pas de ceux qui nous promettent la France des années 60, les gaullistes, communistes, nationalistes refermés sur leurs petites frontières... ceux-ci ne pensent leur idéal qu'à travers leurs héros et refusent de se projeter dans l'avenir... ce que font très bien ceux qu'on accuse justement de vouloir revenir à la bougie!


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