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Dimanche, c'est jour d'élection

Publié le 20 avril 2012 par Falconhill
Dimanche, c'est jour d'élection Je serai mobilisé toute la journée de dimanche pour tenir un des bureaux de vote de mon village. Peut être aurais je un peu le temps d’une visite au bureau de mon ancien village, mais l’urne sera l’objet clef de ma fin de semaine. J’avais écrit mercredi un billet pour remarquer que je m’étais peu (voire pas du tout) exprimé sur la campagne de l’élection présidentielle. Peut-être puis je essayer de m’atteler à l’écriture de quelques uns de mes sentiments, en ce dernier jour de campagne officielle…
Il y a 5 ans, j’avais fait une galerie de 12 portraits, chacun sur un des candidats de la présidentielles. J’avais bien aimé cet exercice, que j’aurais aimé réitérer cette année, si la motivation et l’inspiration eurent été présentes. Je concluais chacun de ces billets, où j’exprimais mon ressenti par rapport au candidat, en disant si oui ou non ce dernier avait une chance de recevoir mon vote.
Si j’avais répété l’exercice, j’aurais été très rapide sur Jacques Cheminade, Philippe Poutou, Nathalie Arthaud. Je trouve ces candidatures inutiles, et de nature à décrédibiliser l’élection présidentielle. Je ne dirais rien de plus sur Cheminade, qui n’apporte rien. Philippe Poutou me parait faire une meilleure campagne sur la fin (le début était une catastrophe), mais sur les idées et l’idéologie, rien de différent de Nathalie Arthaud (qui a toujours l'air méchante et pleine de haine, c'est usant). Était ce la peine d’en avoir deux, voire trois avec Jean-Luc Mélenchon ?
Jean-Luc Mélenchon, j’ai souvent écrit sur lui. J’ai détesté la campagne de ses militants, qui ont fait pire que le Front National localement en collant de partout et n’importe où. Une campagne déguelasse. Après, sur le discours du candidat, il est évident qu’un candidat qui insulte (Le Pen, Sarkozy, etc…) et cherche constamment l’outrance, cela ne me convient pas. J’ai été souvent choqué par la manière dont Mélenchon et ses amis traitaient ceux avec qui il était en désaccord. Je me demande ce qu’il se passerait, coté « liberté d’expression », et même liberté tout court, si ces gens là arrivaient au pouvoir… Après, il aura fait une campagne remarquable. Et son score sera haut. Le moins possible j’espère, mais quoi qu’il en soit cela sera une réussite.
Eva Joly est l’autre coté de la pièce. Une campagne consternante, qui s’est terminé par un show que j’ai trouvé personnellement affligeant. Pauvres norvégiennes ménopausées, qui ne méritaient pas ça… Je suis foncièrement en désaccord avec les idéologies des verts, sur pleins de points (sociétal, politique, scientifique, industriel…). Je serai ravi si le score de leur candidate était le plus bas possible.
Je termine le portrait des gens de gauche par le favori François Hollande. Je ne voterai pas pour lui, aussi parce qu’il prévoit de gouverner avec les verts, et qu’un gouvernement comportant des Aubry, Montebourg, Royal, avec une influence notable de la gauche de la gauche, ne me convient pas. Pour autant, j’ai souvent exprimé de la sympathie pour le bonhomme. Je n’oublie pas la manière dont ses « amis » socialistes lui avait craché à la figure, lors de la dernière présidentielle. La manière dont Royal l’avait traité le soir des législatives. Aujourd’hui, ces mêmes qui lui jetaient des coups de pied à la figure lui baisent la main, lui qui va leur redonner les clefs du pouvoir. Le monde est remarquable… Et cela prouve que l'on ne meurt jamais en politique...
Dimanche, c'est jour d'électionL’électeur de droite que je suis n’a plus que quatre choix possibles. Évacuons de suite le premier. Marine Le Pen. Je n’ai jamais voté Front National, je ne commencerai pas dimanche. Non que cela soit un scandale ou une infamie de voter Le Pen. Pas plus, en tous cas, que de voter Melenchon ou Arthaud. Pas moins non plus. J’ai trop de désaccord avec elle sur des valeurs ou des idées pour lui accorder mon suffrage. Il me reste les trois derniers candidats, pour qui j’hésite toujours au moment où j’écris mon billet.
Nicolas Dupont-Aignan, j’ai toujours eu de la sympathie pour l’homme, que je trouve courageux. Mais il y a plusieurs mais… D’abord, je n’ai pas envie d’un vote de témoignage. Et NDA est une candidature de témoignage, dont les quelques pourcents n’amèneront aucun infléchissement d’une politique. Ensuite parce que je ne me suis jamais considéré « souverainiste ». Euro-sceptique, je l’ai été longtemps, et sur bien des points je le suis toujours. J’ai voté non en 2005. Si le référendum avait lieu demain, peut être mon vote serait différent. Parce que j’ai peut être changé. Sortir de l’euro me parait être une mauvaise idée. Enfin, je n’ai pas aimé sa boutade (j’espère que ça en est une) « je pourrais prendre Marine Le Pen premier ministre ». Pour certains, il y a un raccourci « eurosceptique + droite = extrême droite », et cette déclaration valide cette caricature. Je n’ai pas aimé.
Pour autant, il représente quelque chose que j’ai envie d’encourager. NDA est foncièrement républicain, et il défend des valeurs à droite qui me parlent. Peut être que je voterai pour lui.
Nicolas Sarkozy, je l’ai suffisamment critiqué durant son mandat pour glisser son nom dans l’urne dès le premier tour comme si de rien n’était. Je n’ai pas été fan de sa campagne. Campagne sans programme. Que fera-t-il s’il est réélu ? Je n’ai toujours pas compris, et je ne sais pas si le candidat le sait lui-même… Après, je préfère un gouvernement composé de gens de droite, même UMP, qu’une nouvelle gauche plurielle. Même si cela implique de garder le même président. Aujourd’hui, je ne sais pas. Voter pour Sarkozy dès le premier tour reste une possibilité. Mais il y a là encore beaucoup de « mais », et une relation que j’ai avec lui qui n’a jamais été simple. Mais j’ai l’impression que dans la droite gaulliste, chiraquienne et républicaine, nous sommes nombreux dans ce cas…
Reste François Bayrou. Disons le tout net, c’est celui que je préfère des dix, mais sa campagne est pour la Déception avec un grand « d ». J’ai le souvenir d’un meeting qu’il tenait en début Mars. Au même moment sur Foot +, Marseille se faisait humilier à Evian. Je zappais entre le match, et son meeting qu’il tenait sur l’Europe. J’avais l’impression de deux vides qui se télescopaient… J’ai l’impression que François Bayrou a toujours tiré à coté, durant la campagne. Oui, je partage totalement son constat, ses alarmes, ses mises en garde. Mais je n’ai toujours pas compris quelles étaient ses proposition, quel était son programme, quelles étaient ses idées fortes. Si, y a son idée de référendum quelques jours après les élections présidentielles. Comme si une élection ne suffisaient pas à avoir une légitimité suffisante pour agir, comme s’il fallait demander encore une fois aux électeurs : « vous êtes sur ? ».
Impression d’une campagne à coté. Et c’est dommage, parce qu’il me plait bien cet homme. Mais le lien avec le peuple ne s’est pas fait. Sans doute de sa faute : il n’est jamais rentré dedans la campagne. Pourtant pour moi, c'était le meilleurs, tant par sa stature, sa personnalité, son discours, et ses valeurs. Là aussi, François Bayrou est une possibilité de vote. Mais toujours les « mais »… Et ils sont nombreux.
Reste la possibilité de l’abstention. Mais étant présent au bureau de vote, ça me serait idiot. Un vote blanc ou nul ? Là encore inutile. Et pourtant, si mon choix n’est toujours pas fait dans l’urne, il faudra bien la prendre en compte, cette éventualité…
En 2002 et en 2007, j’avais voté la dernière heure. Cette année, sans doute ferais je pareil. Et de toutes manières, quelque sera mon choix, ça sera le mien. Celui d’un citoyen qui va voter, en sachant qu’après les législatives, la situation a d’immenses chances de ne pas être bien meilleure…
Sinon, pour les photos, c'est la Crête. Pourquoi ? Pour rien. Peut être parce que je pars quelques jours en vacances au lendemain du premier tour. Ça sera très bien...

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