Il paraît que cette élection ne passionne pas les foules, que les Français seraient indécis. Pourtant, cette élection est différente des autres, dans le sens où il ne s'agit pas uniquement de choisir la tête qui dirigera le pays sachant que peu ou prou les politiques menées seront les mêmes. Non, cette fois-ci, l'élection présidentielle s'apparente à un vrai référendum : est que oui ou non nous souhaitons une politique d'austérité ? L'enjeu est d'importance, puisqu'il s'agit de valider ou d'invalider trente années de dérives libérales et de savoir si l'on veut continuer encore plus dans le libéralisme décomplexé, sachant que plus le temps passe, et plus le retour en arrière est compliqué.
Pour bien comprendre la question, il faut d'abord comprendre ce que l'on entend par politique d'austérité. Il s'agit de démanteler, à l'instar de ce qui se passe en Grèce, en Espagne ou au Portugal, non seulement les services publics (au bénéfice de grands groupes privés la plupart du temps), mais aussi de couper dans toutes les dépenses sociales qui permettent la plupart du temps aux plus pauvres de survivre. Le but de cette politique est soi-disant de renflouer les caisses publiques, victimes des spéculateurs, de la mauvaise gestion des politiques et de l'appât du gain des grandes fortunes.
Répondre à une question, en principe c'est simple, sauf qu'à la vérité, la réponse n'est pas directe dans le cas présent, puisqu'il s'agit surtout de choisir celui ou celle qui va mettre en musique la réponse à la question. A ce jeu, ils sont 10 candidats. 5 candidats qui prônent une politique d'austérité. Certes, les modalités d'application ne sont pas les mêmes, mais au final, la logique est la même, il va falloir que l'on se serre la ceinture, que l'immigré soit désigné comme victime expiatoire ou pas.
Il reste donc 4 autres candidats (oui je sais, ça ne fait que neuf, mais le dixième, il est un peu sur Mars, au propre comme au figuré). La première, Eva Joly, est la représentante d'un parti qui a déjà signé un accord de gouvernement avec le PS. Pour elle, c'est clair, le refus de l'austérité ne peut-être qu'une duperie. Les deux candidats trotskystes du NPA et de LO sont condamnés à des scores de témoignage. Autrement dit voter pour eux ne sert à rien. Il reste donc le candidat du Front de Gauche, le seul qui ait mis le refus de l'austérité au centre de son programme en expliquant pourquoi celle-ci était une impasse. C'est aussi le seul qui puisse faire un bon score et peser ensuite sur les politiques menées.
Donc, demain 22 avril 2012, le refus de l'austérité, du sang et des larmes que l'on nous promet, passe forcément par le vote Mélenchon.