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Sarkozy face à la vague de la défaite

Publié le 23 avril 2012 par Juan
Sarkozy face à la vague de la défaite Les résultats sont tombés, ils sont durs, sans retour. Ce premier tour de scrutin a bien été la première étape d'un référendum anti-Sarkozy.
Quelque 75% des suffrages exprimés se sont portés contre Nicolas Sarkozy.
L'enfant de Neuilly peut et doit se considérer premier responsable de la première gifle qu'il vient de recevoir. Même parvenu en tête, il reste affaibli comme un Giscard en avril 1981. De Giscard pourtant, nous pouvions retenir quelques moments marquants qui solidifièrent la République. La Monarchie sarkozyenne qui s'achève ne laissera derrière elle que l'image de son Chef, un homme instable, pas si doué que cela, dont le narcissisme a ruiné les ambitions de réforme.
Une campagne ratée
Vendredi dernier, Jean-François Copé, celui qui s'imagine candidat presque naturel de son camp en 2017, feignait de croire à un renversement de tendances. Il sentait « un engouement inouï ». Il répéta les éléments de langage élyséen, le duel tant attendu allait enfin commencé. « Tout d'un coup, on va devenir sérieux, il va y avoir une gravité des enjeux, les masques vont tomber. A partir de lundi, il n'y a plus de Poutou, il n'y a plus de tout ça, ils sont tous les deux, et c'est beaucoup plus compliqué pour Hollande ». Copé était déjà agacé.
Depuis l'automne au moins, Nicolas Sarkozy répétait que son rival allait s'effondrer d'une façon ou d'une autre. Début janvier, il espérait même un second tour contre Marine Le Pen, si persuadé de pouvoir imposer un agenda propice, si convaincu que François Hollande ne tiendrait pas. Ses sbires en public et lui-même en coulisses ne cessaient de fustiger le caractère du candidat socialiste, et de caricaturer la moindre de ses propositions avec une violence inédite.
L'argument majeur, sur le flou des propositions du rival, ne tint pas la route. François Hollande avait publié ses 60 propositions depuis des semaines, distribuées main à la main à des millions d'exemplaires, alors que Sarkozy hésitait à proposer le moindre programme. Pire, quand Sarkozy se décida enfin à publier son programme, Hollande énonça le calendrier de sa première année, s'il était élu.
Pour attirer l'attention sur lui, il tenta de créer un faux suspense en énonçant des propositions qu'il voulait décisives et fortes. Elles furent floues, contredites et souvent ridicules. Même les journalistes les plus sarkophiles furent déçus.
En février, inquiet d'être largué, Nicolas Sarkozy précipita son entrée en campagne. Il fallait frapper fort. Mais le coup fut maigre. Le Monarque et ses proches continuait de croire en ce fameux « croisement des courbes ».
Sarkozy avait fait campagne sur les thèmes historiques du Front national: l'immigré, à nouveau, était la cible. Au risque de désemparer l'électorat centriste, Sarkozy cherchait la France silencieuse dans l'arrière-cour de Marine Le Pen. Suivant les conseils de Patrick Buisson, il avait partiellement réussi à déplacer le curseur électoral vers l'extrême droite.
Mais une stratégie partiellement réussie ?
Vendredi, il avait conclu sa campagne par un meeting à Nice, puis message publié sur Twitter: « Je penserai à vous dimanche, à nous, à notre pays. Nous serons au rendez-vous de la France forte, au rendez-vous de la victoire. -NS ».
Dimanche, l'autoproclamé candidat du peuple était allé voter dans le 16ème arrondissement de Paris, près de l'hôtel particulier de son épouse.
sur Twitter et ailleurs, les #premiersresultats avaient fuité. Les sites d'informations belges et suisses n'avaient pas eu la pudeur d'attendre 20 heures. La réglementation française ne les concernait pas. A midi, Nicolas Sarkozy avait déjeuné avec son équipe de campagne, Nathalie Kosciusko-Morizet, Guillaume Lambert et Franck Louvrier. Puis vers 19h, il s'agissait de caler les éléments de langage.
A 20h, les scores étaient rudes et durs. Marine Le Pen avait fait mieux que son père, malgré une campagne clairement axée à l'extrême droite. Quelques minutes avant 21h, Marine Le Pen exultait: « rien ne sera plus jamais comme avant ». Effectivement, elle avait pleinement profité de la banalisation de ses thèses par le Monarque élyséen.
Sur CANAL+, France 2 ou TF1, les seconds couteaux de l'UMP avaient du mal. Laurent Wauquiez tentait d'expliquer la défaite par le prix de l'essence.
Vers 21h07, François Bayrou expliqua qu'il posera quelques questions aux deux candidats qualifiés avant de donner ses préférences.
Vers 21h42, Nicolas Sarkozy arriva enfin. « Le moment de la confrontation des projets est arrivé». Le bloc de gauche était au niveau de 1981. Mais #Sarkozy avait sa surprise du jour, il voulait 3 débats de second tour, mais aucun sur son bilan, son boulet.
Ami sarkozyste, où es-tu ?


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