« …92 100 votants dimanche sur les 186 636 électeurs inscrits en Polynésie française. Soit 49.35% de participants à ce premier tour du scrutin présidentiel.
A noter que c’est sur l’atoll de Tatakoto que les électeurs ont le mieux rempli leur devoir avec 74.72% de votants. Bonnet d’âne à Moorea-Maiao qui n’enregistre que 41.73% de participation… » Source : Haut-commissariat
L’abstention, que j’avais annoncée depuis longtemps, a été la «candidate » qui a recueillie le plus de voix en Polynésie. Même si l’on sait qu’au deuxième tour, le 5 mai prochain, les votants seront plus nombreux, elle restera encore le problème numéro un, pour les prochaines élections législatives, territoriales et municipales en Polynésie française.
Et le débat ennuyeux, stérile, que Polynésie Première nous a offert hier soir n’incitera pas les électeurs à se précipiter aux urnes. J’aurais aimé entendre clairement de la part des débatteurs mollassons invités, élus actuels, la reconnaissance de leur responsabilité quant à cette désaffection des élections, liée sans nul doute aux 13 gouvernements successifs en huit ans. J’aurais aimé plus d’audace, de remise en cause, de libération de la parole, de tous ceux présents, élus ou non, responsables ou non, de la situation actuelle. Car parmi la population, nombreux sont ceux qui ne s’inscrivent pas ou plus sur les listes électorales parce qu’ils pensent que voter ne servirait à rien, parce qu’ils croient que tous les politiques sont des escrocs, des voleurs, des faiseurs de promesses jamais tenues !
Quelque part penser cela en Polynésie Française, est-ce faux ?
Les électeurs polynésiens ont été confrontés, depuis 2004, à de tels revirements, retournements de vestes, d’affaires, leur laissant souvent un goût amer de manipulation politique.
Mais, l’abstention des UPLD a eu un effet positif, comme je l’écrivais hier. Elle a conforté l’image d’une Polynésie refusant une indépendance illusoire, et la réinscription de notre pays parmi les pays à « déconneriser » ! Le peuple polynésien a démontré sa maturité, en désavouant sèchement, le président golfeur local, inutile à son peuple, mais qui a rendu service de façon inopinée, à un président sortant, que l’on donnait à tort, pour mort et enterré : Nicolas Sarkozy.
Les crises internationales successives qui ont secoué la France, auxquelles il s’est trouvé confronté pendant son premier quinquennat, n’ont pas mis la France à bas, grâce à son opiniâtreté, sa combativité, son sens du devoir, son exceptionnelle clairvoyance. Comme le reconnaissait, il y a quelques jours l’ancien ministre socialiste de la Ville, Bernard Tapie, Nicolas Sarkozy a été le seul président au monde… en 2008, quand Lehman Brothers a explosé et fait faillite, a avoir osé décider de garantir l’épargne française et à sauver ainsi l’épargne de tous les français.
Ses 931 réformes ont fait avancer notre pays, mais un président qui fait des réformes en profondeur s’attire les foudres des observateurs, des commentateurs, des médias, mais pas du peuple qui a compris que nous vivons dans une époque totalement différente et à laquelle nous devons nous adapter au risque de voir sombrer notre grand pays. Et l’avance faible que possède François Hollande ne lui permet pas d’être serein pour le deuxième tour, car il sait que pour gagner une élection, il faut être le premier à l’arrivée !
Et celui qui devrait remporter de haute lutte cette présidentielle, avec une courte majorité, sera contre toute attente des socialistes, Nicolas Sarkozy. Qui devrait avoir face à lui, après les législatives, une assemblée nationale composée majoritairement de députés socialistes, mélenchonistes et surtout lepenistes.
Et la France ne sera pas un pays fasciste pour autant, car c’est son peuple, et lui seul, qui l’aura décidé.
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