Partager plutôt qu’acheter, un nouveau modèle économique.

L’économie du partage (ou consommation collaborative) est une véritable innovation de rupture.  Décrite dans Time comme l’une des dix idées amenées à changer le monde, elle a été théorisée par Rachel Botsman dans son livre, What’s mine is yours, the rise of collaborative consumption. Elle ne propose pas de tout mettre en commun et de tout partager mais apporte une réponse pour consommer mieux sans consommer plus, un modèle économique où l’usage prédomine sur la propriété et correspond au fait de prêter, louer, donner, échanger des objets via les communautés.

Aujourd’hui, qui n’a jamais fait du covoiturage ou acheté sur eBay ? La consommation collaborative ne se limite néanmoins pas à cela, elle se traduit à travers trois systèmes distincts :

• L’économie de la fonctionnalité permet de transformer un produit en service : les systèmes de libre service (Autolib, Velib) qui se substituent à la propriété, etc.,
• Les systèmes de redistribution organisent la relation entre des gens qui recherchent un bien et ceux qui le possèdent : principe de plateformes comme LeBonCoin, du troc, du don, de l’échange,
• La collaboration voit des personnes ou entreprises s’assembler pour partager des ressources immatérielles : le Colunching (partager son repas), le Couchsurfing (offrir un bout de canapé pour la nuit) ou le Coworking (espaces de travail collaboratif comme les Cantines en France).

Mais pourquoi parle-t-on de consommation collaborative seulement aujourd’hui ?

Quatre facteurs conjoncturels et structurels expliquent le développement de ce mouvement :

• La crise de 2008 et la contrainte budgétaire qui en a résulté sur les ménages,
• Un fort besoin de renouer du lien social et de donner du sens, de rendre service, de partager des choses avec autrui,
• Une prise de conscience de la finitude des ressources et de notre surconsommation,
• Internet a été le vrai catalyseur de cette économie collaborative : il permet de toucher une masse critique de personnes, susceptibles d’être intéressées par le service/produit proposé, à peu de frais et rapidement. D’autre part, il permet de générer de la confiance au sein des communautés grâce aux commentaires/notations des utilisateurs.

Financier, humain ou écologique, vous avez forcément un intérêt à partager. Les chiffres sont éloquents : une voiture est à l’arrêt 92% du temps tandis qu’une perceuse est utilisée 12 min en tout dans sa vie. Et elle n’est pas la seule puisqu’il y a aussi votre argent, votre résidence secondaire ou le DVD  que vous avez déjà vu et qui prend la poussière.

Si le 20^ème siècle était le siècle de la possession, alors le 21^ème est celui de l’accès et du partage.

Nous nous retrouverons dans quelques semaines pour aborder des exemples concrets de consommation collaborative et les perceptives qu’ouvre cette tendance pour notre économie.