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Shame

Par Wolvy128 @Wolvy128

Shame

Shame
Il aura fallu le temps mais j’ai enfin vu Shame, le deuxième film de Steve McQueen après Hunger en 2008. Le film raconte l’histoire de Brandon (interprété par Michael Fassbender), un trentenaire new-yorkais vivant seul et travaillant beaucoup. Son quotidien est dévoré par une seule obsession maladive: le sexe. Quand sa sœur Sissy (Carey Mulligan), une chanteuse un peu paumée, arrive sans prévenir à New York pour s’installer dans son appartement, Brandon a de plus en plus de mal à dissimuler sa vraie vie et ses véritables pulsions.

Le film n’ayant pas été diffusé dans mon cinéma habituel, je l’avais malheureusement loupé en salle et c’est avec beaucoup de plaisir, mais aussi un peu d’appréhension, que je l’ai découvert dernièrement en DVD. Du plaisir car Michael Fassbender et Carey Mulligan sont deux acteurs que j’apprécie beaucoup. Mais également de l’appréhension car si j’avais aimé l’esthétisme du précédent film de McQueen, je l’avais néanmoins trouvé un peu ennuyeux et prétentieux.

Et finalement, je dois dire que je n’ai vraiment pas été déçu par Shame. Le film tient toutes ses promesses et décrit avec beaucoup de sincérité les souffrances d’un homme incapable de réfréner ses pulsions sexuelles. Rien que le sujet en lui-même m’a marqué car je n’imaginais pas que ce genre de trouble puisse vraiment exister. Et je dois avouer que j’ai été énormément touché par le combat personnel de Brandon. En effet, c’est un homme qui tente de faire des efforts car sa situation le rend profondément malheureux mais malgré toute sa bonne volonté, il ne parvient pas à aimer et à s’engager véritablement. Pire encore, il est complètement esclave de ses pulsions et s’y abandonne toujours plus au point de s’enfoncer progressivement dans la solitude la plus totale. Au-delà de l’histoire qui m’a donc beaucoup plu, j’ai également été séduit par la mise en scène de McQueen et la qualité visuelle de certains plans, usant abondamment d’une photographie particulièrement froide. Contrairement à Hunger, j’ai trouvé ici que le style était complètement au service du sujet et n’alourdissait pas le propos. Certes il y avait encore quelques longueurs ici et là mais malgré un rythme relativement lent, les scènes s’enchaînaient plutôt bien.

Shame
Côté casting, Michael Fassbender crève littéralement l’écran. C’est bien simple, on ne voit que lui durant tout le film. A tel point que même la bonne prestation de Carey Mulligan en sœur auto-destructrice est totalement éclipsée par son charisme. Très honnêtement, j’ai accroché dès l’apparition du titre (très réussi d’ailleurs) pour ne plus décrocher jusqu’au dénouement final. Il faut dire que le début et la fin du film étaient d’une intensité folle et mettaient parfaitement en évidence toute la souffrance et la solitude du personnage. J’ai pris une vraie claque avec ces deux séquences et la formidable BO de Harry Escott n’y certainement pas étrangère. On dit souvent que pour réussir un film, il faut soigner l’intro et la conclusion car c’est ce que les gens retiennent le plus et en l’occurrence, les deux étaient vraiment réussis. Surtout qu’en plus, ici, le milieu du film est également intéressant, notamment grâce à la séquence absolument bouleversante qui voit Brandon s’abandonner complètement à ses pulsions après sa dispute avec sa sœur. Encore une séquence où Michael Fassbender montre toute l’étendue de son talent.

Bref, Shame est un film comme je les aime de par sa capacité à intriguer et bouleverser le spectateur. Effectivement, c’est le genre de film dont on ne ressort pas tout à fait indemne et qui continue de nous habiter plusieurs heures après le visionnage. De plus, si ce n’est quelques longueurs et sa relative lenteur (qui moi ne m’a pas dérangé), je ne vois vraiment rien à reprocher à ce film. La réalisation est soignée, le sujet est original et la performance de Michael Fassbender est impressionnante. En clair, un film à voir de toute urgence pour ceux qui sont passés à côté !



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