Deux études publiées jeudi 6 mars, l'une par la Commission européenne, l'autre, en France, par l'Association pour l'emploi des cadres (APEC) montrent que, dans leur vie professionnelle, les femmes ne sont toujours pas traitées à égalité avec les hommes, même si des progrès sont constatés.
L'étude européenne montre que l'accession des femmes au pouvoir reste limitée dans le monde. En 2007, seulement 17 % des parlementaires étaient des femmes (contre 10 % en 1995). Dans l'Union européenne, les femmes n'occupaient l'an dernier que 24 % des sièges dans les Parlements nationaux, un taux inférieur au "seuil minimum de 30 % jugé nécessaire pour que les femmes aient une influence significative sur les décisions politiques", note l'étude. Les gouvernements nationaux de l'UE comptent pour leur part une femme pour trois hommes (24 % de femmes, 76 % d'hommes) en moyenne. Certains pays se distinguent dans leurs efforts comme la Finlande (60 %), la Norvège (53 %), la Suède (46 %) et l'Espagne (41 % de femmes). Mais la Slovaquie, la Grèce et la Turquie n'ont qu'une seule femme au gouvernement, et la Roumanie aucune.
L'étude souligne par ailleurs que tous les gouverneurs des
Banques centrales
de l'UE sont des hommes et que, dans les grandes entreprises, les
hommes
s'adjugent toujours près de 90 % des postes des conseils
d'administration. Seule la Norvège se distingue (34 % de femmes) car
elle a rendu obligatoire
sous peine de sanction la parité dans les conseils d'administration
(40 % de femmes au minimum). L'étude conclut ainsi que seules les
politiques volontaristes de représentation proportionnelle ou de quotas
peuvent apporter "un changement réel et rapide".
17 % D'ÉCART
L'étude de l'APEC, qui concerne, elle, uniquement la France, estime que l'écart de salaire médian (calculé tel que la moitié des salariés de la population considérée gagne moins et l'autre moitié gagne plus) entre les femmes et les hommes cadres atteint 17 % en 2007 : chez les hommes cadres, le salaire médian s'élève à 45 000 euros, contre seulement 38 400 euros pour les femmes.
Cet écart croît si l'on considère le salaire moyen (moyenne de l'ensemble des salaires) : il atteint 22 % car il y a plus de salaires élevés chez les hommes. A poste, qualification, responsabilité et taille d'entreprise de valeur égale, il subsiste un écart de 7 %, ce qui fait conclure à l'APEC qu'il existe encore "une discrimination salariale à l'égard des femmes". L'association note cependant un léger progrès : parmi les cadres, la part des femmes est passée de 14 % en 1974 à 33 % en 2006, selon des données de l'Agirc (caisse de retraite complémentaire des cadres) citées dans l'étude.
Les écarts de salaire varient également selon les fonctions et sont "d'autant plus faibles que la fonction est féminisée". Ainsi, l'écart le plus important (36 %) se trouve dans la fonction "production", où les hommes occupent près de neuf postes sur dix, tandis que l'écart le plus faible (5 %) s'observe dans la fonction "ressources humaines", où les femmes représentent sept cadres sur dix. Néanmoins, dans quelques fonctions très féminisées, l'écart de rémunération entre les femmes et les hommes reste élevé, notamment dans la gestion (féminisation de 57 %, écart salarial de 20 %) et dans le marketing (féminisation à 53 %, écart de 20 %).
LEMONDE.FR avec AFP
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